Après la naissance de chacun de mes fils, j'ai songé avec envie à cette coutume chinoise selon laquelle une femme venant d'accoucher restait alitée un mois entier, puis se tient à bonne distance des champs ou de l'usine pendant plusieurs mois après la naissance. Elle est prise en charge par des parentes et a l'interdiction d'effectuer le moindre effort physique, afin de pouvoir se consacrer à l'allaitement et à son rétablissement. Ici , à l'inverse , les hôpitaux nous éjectent vingt-quatre à quarante-huit heures après que nous ayons enfanté (quand les femmes de la génération de ma mère avait droit à une semaine). Coutume on ne peut plus barbare aux yeux des parents non occidentaux vivant hors du monde industriel.
Etre confronté à plus de trois ou quatre options augmente les effets négatifs tel que le regret, les attentes mirobolantes et la déception. Plus le spectre du choix s'élargit, plus ces effets négatifs s'intensifient, jusqu'à déboucher sur l'anxiété. Un seul facteur peut atténuer ces désagréments : si les participants ne sont pas responsables de leurs choix.
Faisant la part belle à l'indépendance - la leur et la nôtre -, nous plaçons nos nouveaux- nés dans des transats posés à même le sol le temps d'une douche, puis nous embauchons des nounous que nous ne connaissons ni d'Eve ni d'Adam, ou seulement par recommandation ou via une agence, histoire d'essayer d'avancer un peu sur nos projets personnels, au lieu de porter nos bébés sur nous à longueur de temps et de les confier à des parents proches pour quelques minutes ou plus. Nous leur imposons un rythme de sommeil minuté et des repas à heure fixe au lieu de savoir quand ils aimeraient dormir ou siester. Et, à la grande surprise des mères et pères issus d'autres cultures, nous laissons nos enfants seuls dans des caisses en bois, loin de nous, des nuits entières. Là ils dorment tout seuls … et ils pleurent.
Analyse de pied en cap du coût annuel des dépenses en soins de beauté d'une femme de l'Upper East Side de rang moyen/ intermédiaire à supérieur dont les enfants sont scolarisés dans le privé.
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Quelque chose comme 95000$, dans la fourchette basse, rien que pour être assez belle, assez bien habillée, assez bien chaussée, assez bien entretenue pour être dans le coup.