Les yeux fermés

Voici mon retour de lecture sur le roman graphique "Les Yeux fermés" d'Héloïse Martin.
À l'occasion de leur anniversaire de mariage, Émilie retrouve ses grands-parents dans leur grande maison de montagne.
Toute la famille a prévu de s'y retrouver. Grandes tablées, baignades en rivière, jeux de société, ce week-end s'annonce parfait.
Mais l'un des participants va troubler Émilie. Ses souvenirs d'enfance et des agressions sexuelles qu'elle a subies vont remonter à la surface et la plonger dans une profonde incompréhension.
Comment cet homme, pédophile reconnu et déjà condamné par la justice, a-t-il pu être invité à partager ces quelques jours d'intimité familiale ? À côtoyer et partager les jeux des enfants présents ?
Pour Émilie, c'est inacceptable. Ses proches doivent ouvrir les yeux sur la violence de la situation.
Les Yeux fermés est un roman graphique choc, bouleversant, qui met mal à l'aise car il montre à quel point être une famille est compliquée. Surtout quand la pédophilie s'est invitée à la tablée..
Héloïse Martin, l'autrice, nous relate ici son histoire. Cette jeune comédienne a été abusée par un de ses proches alors qu'elle était enfant et il y a eu un procès.
Lors d'un week-end chez ses grands-parents, elle a la mauvaise surprise de découvrir que son violeur a été invité !
Invité à une fête de famille alors que c'est un pédophile reconnu !
Invité alors qu'il y a des enfants !!!
Franchement, on marche sur la tête !
Je n'ai pas vécu ce qu'Emilie, le personnage principal, a vécu mais il est facile de se mettre à sa place.
Honnêtement, j'aurais pété un câble ; sa réaction est humaine et légitime.
Celle de sa grand-mère ou de sa mère, par contre, sont assez surprenantes et il y a de quoi dire !
Non mais sérieusement, comment ne peut t'on pas protéger cette jeune femme qui a vécue l'horreur alors qu'elle était enfant.
Et lui, cet homme, est là comme si de rien n'était.
Ce roman graphique est très important aussi bien pour l'autrice que pour libérer la parole.
Ce n'est pas de la faute des victimes, il est important de le rappeler.
Quand au pédophile, qu'il soit toujours en contact avec des enfants et approche une de ses victimes ; c'est révoltant.
J'ai apprécié ma lecture qui certes n'est pas toujours facile. Mais les auteurs ont mis beaucoup de pudeur autant au niveau des textes que des illustrations.
A aucun moment je n'ai eu l'impression d'être de trop, de me considérer comme une voyeuse dans l'histoire d'Emilie / Héloïse.
Le seule chose qui m'a un peu dérangée, c'est ma difficulté à identifier le pédophile. Il est noyé dans la masse et surtout, je n'ai pas compris au premier abord de qui il s'agissait. Un oncle ? le compagnon de sa mère ? Cela m'a paru un peu flou et j'ai eu l'impression qu'il me manquait une information.
A part ça, j'ai apprécié Les Yeux fermés aussi bien au niveau du scénario, des textes que des illustrations.
C'est une lecture choc, importante, que je vous recommande et note quatre étoiles.

Émilie est invitée aux 50 ans de mariage de ses grands-parents. Ravie de quitter pendant quelques jours Paris pour retrouver sa famille en pleine nature, elle ne se doute pas un seul instant que celui qui a brisé sa vie, il y a de cela de nombreuses années, puisse être, aussi, invité. C'est l'incompréhension pour la jeune femme qui va subir, de nouveau, l'impensable, par procuration.

Elle est très bien faite, cette bande-dessinée, avec un graphisme très réaliste, aux accents parfois cinématographiques, et une histoire réelle, malheureusement bien réelle, et terriblement banale, malheureusement aussi - 160 000 enfants et ados sont, en effet, chaque année, en France, victimes de violences sexuelles, d'après le rapport de la Ciivise publié en 2023 -.

Et le plus terriblement banal, aussi, c'est que ces situations de violences, même lorsqu'elles ne passent pas par la justice, sont souvent connues par un ou plusieurs membres de la famille qui préfèrent, justement, garder "les yeux fermés" pour ne pas entacher la réputation familiale, ce que montre particulièrement bien l'histoire d'Emilie, ici.

Une bande-dessinée à lire, à prêter, à faire découvrir pour chacun.e d'entre nous prenne conscience que oui, ces yeux fermés, ils sont partout, et ces violences sur les enfants, elles aussi, sont partout, et plus encore dans les milieux familiaux. Je remercie les éditions Dupuis et NetGalley pour la découverte.

Emilie laisse Paris et sa vie d'actrice quelques jours pour retourner sur ses terres montagnardes.. Une fête pour les 50 ans de mariage de ses grands-parents va réunir toute la famille. Elle débarque donc dans des lieux chargés de souvenirs où le loup semble avoir fait son retour. Mais le loup peut en cacher un autre....

"Maman, pourquoi il est là ?" Comment accepter que son oncle, l'homme qui a agressé sexuellement Emilie, soit présent à cette fête ? Comment une famille peut-elle résister à un tel traumatisme ? Héloïse Martin s'inspire de sa propre histoire pour raconter ce récit fictionnel. Elle montre bien la difficulté pour elle de se reconstruire au sein d'une famille marquée par les révélations et le procès qui a suivi. Peut-on faire comme s'il ne s'était rien passé ?

Valentine de Lussy, habituée de la BD documentaire notamment dans La Revue dessinée, parvient à mettre en scène ce huis-clos oppressant avec pudeur et délicatesse. Son dessin rond et plutôt chaleureux permet la mise à distance. Rien n'est explicitement montré, tout est suggéré, par des ombres, des regards...

Cet album a le mérite de poser les bonnes questions au travers d'un récit dur et tranchant. Entre la victime et le bourreau, la famille doit-elle se positionner ? Chacun se fera sa propre idée mais comment ne pas être sensible au sort de celle qui a souffert ?

Roman graphique lu grâce à netgalley et l'éditeur.

Le sujet est grave mais abordé avec délicatesse. Tout en sous entendu et imagé, on ne voit pas les mains de l'agresseur mais l'ombre des mains par ex. C'est une précision importante car cela pourrait rebuter certains.
Je salut l'auteure pour son courage et son équipe pour avoir su imagé et mettre des mots sur l'inimaginable.

Une lecture terrible, je n'ai pas les mots, à la fois pleine de tristesse et d'injustice. Ce tabou qu'est l'inceste pour une famille est terrifiant. On blâme encore les victimes ce qui est d'une tristesse… L'expression « les plus gênés partent » prend tout son sens et malheureusement ce n'est pas dans le bon sens. le courage de l'héroïne et de l'auteure est indéniable.
Le seul point négatif à cette BD est que j'avoue avoir eu énormément de mal à comprendre qui était qui.
Lien : https://www.notion.so/Les-ye..

Ouff, alors que dire après cette lecture coup de poing?
Peut-être simplement que les drames aussi ont besoin d'être raconté, afin que les victimes sachent qu'elles ne sont pas seules…

Les agressions sexuelles (surtout celles sur de jeunes mineurs) sont encore trop souvent des sujets tabous, des sujets dont on préfèrerait ne pas parler (comme la famille de l'héroïne dans cette BD).

Pourtant il le faut! C'est à force d'en parler que la honte changera de camp pour toujours et que les victimes ne craindront plus de parler.

Évidemment si un tel sujet est tabou en société, imaginer comment il peut être difficile de l'aborder en famille… Comment admettre qu'un de nos proches à agressé un de nos être chers?

Alors je remercie toute l'équipe de création de cette bande dessinée, difficile à lire par moment mais tellement essentielle. Autant pour les victimes, que pour leur entourage! Il faut choisir d'épauler les victimes et il faut se rappeler que tout le monde ce doit de les protéger contre leurs agresseurs.
Heureusement que les illustrations sont remplies de douceur et de soleil (par moment) ça donne un livre moins lourd, mais tout aussi percutant et pertinent. Un livre qui nous fait verser des larmes, qui nous donne envie de crier tout en nous donnant envie de serrer Émilie dans nos bras.

Bref, qui a dit qu'il fallait écrire de la grande littérature pour parler de délicats sujets de société? Cette bande dessinée pourrait vous faire changer d'avis.

Merci à #NetGalleyFrance et aux Éditions Dupuis de m'avoir permis de découvrir cette oeuvre pleine d'émotions et de courage.

"Les Yeux Fermés" est une bande dessinée qui aborde avec courage et sensibilité le thème délicat de l'inceste et de la pédophilie. Dans cette histoire, nous suivons le parcours d'Émilie, une jeune femme qui a été victime d'abus de la part d'un membre de sa famille.

L'histoire est racontée de manière immersive, plongeant le lecteur dans les tourments émotionnels et les luttes intérieures d'Émilie. Cependant, j'ai rencontré des difficultés à démêler le mystère entourant l'identité de l'agresseur. La révélation de la présence de l'agresseur à une réunion de famille, a été un choc pour Émilie, ravivant douloureusement ses souvenirs traumatisants. Cette situation ajoute une dimension de tension et d'angoisse à l'histoire, renforçant le drame personnel d'Émilie.

La réaction de la famille face à cette confrontation inattendue a été déconcertante. L'incapacité de certains membres de la famille à reconnaître la gravité des actes commis a souligné les tabous et les dénis qui persistent autour de ces sujets sensibles.

Malgré ces aspects troublants, "Les Yeux Fermés" offre une exploration courageuse et nécessaire des conséquences dévastatrices des abus familiaux. Cette bande dessinée incite à la réflexion sur la manière dont la société traite ces questions délicates et met en lumière l'importance de la reconnaissance et du soutien envers les victimes.

Voici un roman graphique au sujet très lourd : la pédophilie dans le cercle familial, inspiré de ce qu'a vécu l'actrice Héloïse Martin.

"À l'occasion de leur anniversaire de mariage, Émilie retrouve ses grands-parents dans leur grande maison de montagne. Toute la famille a prévu de s'y retrouver. Grandes tablées, baignades en rivière, jeux de société, ce week-end s'annonce parfait.
Mais l'un des participants va troubler Émilie. Ses souvenirs d'enfance et des agressions sexuelles qu'elle a subies vont remonter à la surface et la plonger dans une profonde incompréhension."

Dans cette histoire, on sait assez vite que la présence d'une personne gêne fortement Emilie. On découvrira seulement, de qui il s'agit, à la fin.
On ressent donc fortement le secret de famille, les non-dits, les tensions qui règnent.
D'après certaines personnes de sa famille, Emilie devrait passer à autre chose, car c'est du passé.
Mais comment peut-on demander ça à une victime ? Alors que son agresseur est présent ? D'autant plus que les faits sont reconnus ! Comment peut-on lui faire subir cela ?
Je trouve cela effarant.

Héloïse Martin pousse un cri de colère, et d'incompréhension : comment est-ce possible de ne pas mieux protéger les enfances subissant des agressions sexuelles ?!
Et à travers cette bande dessinée, elle souhaite aussi tendre la main aux enfants qui ne savent pas vers qui se tourner. Plusieurs contacts, numéros de téléphone sont donnés à la fin. Juste après des chiffres effrayants sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants.

J'ai ressenti une profonde injustice, et une grande tristesse, à la lecture de cette histoire.
Ce roman graphique ne pourra pas vous laisser indifférent(e)s.

Depuis le mouvement #metoo et la levée du tabou de l'inceste, les témoignages sont de plus en plus nombreux dans la sphère littéraire. La parole enfin libérée permet aux victimes d'entrer en résilience ou d'avancer dans leur reconstruction psychologique.

« Les yeux fermés » est le récit d'une victime d'inceste, Héloïse Martin, mis en images par Valentine de Lussy et scénarisé par Baptiste Magontier. Au-delà de la violence subie, le roman graphique met l'accent sur la vie familiale après le procès.

Emilie, à l'occasion des 50 ans de mariage de ses grands-parents, retrouve sa famille pour fêter l'événement. Or, celui qui a perpétré le crime est également présent, plongeant Emilie dans son passé douloureux. Pourquoi a-t-il été invité alors qu'il a été reconnu coupable de son crime sexuel ? Comment la famille peut-elle encore le laisser côtoyer de jeunes enfants tout en sachant qu'il est pédophile ? Cela dépasse Emilie et la révolte au plus haut point. La tension est palpable, les attitudes des uns et des autres gênantes parce qu'elles oscillent entre le désir de fermer les yeux pour la fête et la compréhension de ce qu'elle a souffert. Peu à peu, on comprend qu'Emilie n'a pas été la seule à subir des attouchements, sa cousine aussi en a souffert. Sauf qu'elle aurait préféré que rien ne transpire, que le secret n'ait jamais été éventé. Elle en veut beaucoup à Emilie d'avoir parlé, elle ne lui pardonne pas la tenue du procès. La grand-mère est également acerbe : elle refuse que la fête soit gâchée par la remontée des souvenirs dérangeants. le comble de son aveuglement se dévoile lorsqu'elle assène, énervée, de manière cruelle, qu'il a été puni, qu'il a payé sa dette à la société et que tout le monde a droit au pardon. Peut-être …. mais de là à le mettre en présence d'Emilie et de jeunes enfants il y a un pas qui n'aurait pas du être franchi. Les retrouvailles autour d'une grande tablée joyeuse deviennent un cauchemar et montrent combien la famille est loin d'être solidaire envers Emilie, la victime.

« Les yeux fermés » invitent à une réflexion sur l'accompagnement familial des victimes d'inceste ou d'abus sexuel. Parfois, au lieu d'être aidante, elle devient accusatrice et tourne le dos au lieu d'entourer la victime et de lui faire comprendre qu'elle est toujours aimée et estimée, qu'elle reconnaît pleinement les droits et les préjudices subis par la victime. C'est ce qui m'a le plus glacée : la gifle donnée à Emilie par sa cousine, et les remarques de sa grand-mère. Deux personnages qui m'ont hérissée par leur agressivité et leur absence d'empathie. Réactions certainement dues au fait qu'un choix impossible leur est demandé depuis le début.

L'illustratrice, Valentine de Lussy a choisi une gamme de couleurs très douces et délicates. le propos est amené avec délicatesse, sans outrance graphique, ce qui sert parfaitement le texte. Les personnages sont dessinés de manière minimaliste ce qui donne encore plus de force, positive ou négative, aux propos tenus.

« Les yeux fermés » est un ouvrage intéressant car accessible à un lectorat de jeunes adolescents. En fin d'album, sont données les diverses informations utiles ainsi que des numéros verts.

Je remercie NetGalley et les éditions Dupuis pour cette lecture qui m'a bouleversée et beaucoup émue.
Lien : https://chatperlitpopette.wo..

Il faut que la parole continue à se libérer et que l'injustice puisse être dénoncée. C'est ici le récit d'Héloïse Martin. C'est un ouvrage courageux qui dénonce ainsi l'inceste dans la famille.

Adapter son histoire dans une bande-dessinée est un choix audacieux, qui n'enlève rien à l'émotion, loin de là. Émilie va se retrouver à la fois avec celui qui a abusé d'elle lors de l'anniversaire de mariage de ses grands-parents, mais aussi entourée de sa famille qui ne prendra pas sa défense, qui voudra qu'elle passe à autre chose puisque la justice a été rendue. Là où Émilie, traumatisée par cette expérience, voit le danger, ne supporte plus le non-dit autour de ce qu'elle a vécu, sa famille ne va pas la protéger et ne pas se positionner autour d'elle. Au contraire. Les propos sont très durs, choquants, révoltants et pourtant sont terriblement entendues par les victimes d'incestes.

Il faut que la parole se libère et j'espère que cette adaptation en BD permettra aussi à un lectorat “plus jeune” de pouvoir être sensibilisé à cela grâce à ce format qui permet un récit plus simple, plus accessible.

Le seul bémol pour moi est le mystère entretenu auprès de celui qui a été me prédateur. C'est un suspens qui à mon sens n'est pas utile, voir pourra entraîner une incompréhension chez certain(e)s.