Le chiant dicton dit :"qui sème le vent récolte la tempête". Effectivement, j'ai peu semé au cours de ma vie et donc peu récolté. J'ai souvent peu et mal semé et des vents violents sont venus me tourmenter.
Lors de ma première visite, ce que j'y avais découvert, qui m'avait horrifié au point d'en être submergé, avait été cette rencontre avec moi-même. J'avais quatorze ans.
Je suis né dans la Creuse et nous vivions, mes parents et moi, dans mon actuelle maison de campagne, aux abords de Bourganeuf. Cette petite commune du Limousin n’a jamais dépassé les quatre mille habitants et tout son charme vient de là. L’absence de promiscuité et le petit nombre créent le lien et la paix sociale.
Le plus agaçant n’était pas de découvrir ou de comprendre pourquoi un inconnu avait pu décider cette manigance. Non, le plus irritant restait dans le fait que l’on puisse se jouer de moi et que ça finissait par m’intimider, puis par me terrifier. Je me découvrais lâche.
Eclairé à la seule lumière de l'entrée, il portait une coiffure à la Kim Jong-Il, et une moustache à la Staline, ce qui me donnait deux délicieux indices sur sa future bienveillance à mon égard.
« Quatre ans se sont écoulés depuis la mort tragique du chien. Mille quatre cent soixante jours que je m’efforce de digérer. Ce n’est pas tant la perte de feu ladite bête qui m’a tourmenté au plus haut des cieux, mais bien les événements tragiques qui se sont succédé avec tel acharnement depuis sa disparition. »
Il avait l'apparence d'un trentenaire et se tenait entièrement nu au centre de la pièce. J'avançai en marchant doucement sur cette étrange sol laqué de noir.
Je pense que Dieu a volontairement créé l'homme à son image en ne lui donnant qu'une seule clef de compréhension. C'est cette rencontre et le dialogue qui en découle, cette liaison avec le soi profond censé éclairer l'âme humaine sur sa véritable condition.
La vie pouvait être paisible dans cette campagne, mais il valait mieux être armé, équipé et motivé psychologiquement face aux éventuelles menaces et autres aléas du quotidien. Ce ne fut pas le cas de mes parents, et pourtant, en apparence, notre famille paraissait solide.
En apparence…
"Égaré et garé dans l'inconnu, coincé dans la Citroën BX"