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Critique de Pancrace


« Si on savait tout dès le début, la vie aurait moins d'attraits, il en va de même pour les histoires. »

Lève le voile moins vaporeux que douloureux de la vie de Blanche et laisse-toi emporter par le flot de la Loue, rivière aussi douce que tumultueuse d'âmes.
Blanche mon ange, file ta vie à travers ma peau pour qu'elle devienne frisson après tes mots.
Jura, 1361, dans ce roman, tout est beau, même le laid.
Douze ans ! Ton obsession, écrire ton nom, brodé sur ta petite chemise, sur ton coeur.
Dans le sommeil tu tues ton père, dans l'éveil tu imagines ta mère.
Tes rencontres, tes amours engendrent protection comme agression, tu es comme le fil de l'eau de la Loue, sage et impétueuse, belle et rebelle. Je suis sous le charme de ta maturité.
Tu tisses sur le domaine de « La terre qui penche », la vie qui file entre tes doigts.
Ta vieille âme, comme une soeur veille et éclaire, touches lumineuses sur ta destinée.
« le lit de la Loue ne nous séparera jamais, nous y dormirons ensemble jusqu'à la fin du monde. »

Qu'il est difficile de concentrer ses idées quand mille sensations explosent en vous la dernière page tournée, d'aller chercher au fond de soi le ressenti le plus pointu pour exprimer un sentiment global d'un roman si émouvant, onirique, poétique et attachant.
Tout au long de ma lecture, une chanson ne m'a pas quitté, je ne peux m'empêcher d'en partager une strophe :

Ô toi la vie, plus d'un oiseau siffle ton image.
Ô toi la vie, l'homme a donné corps en ton sillage…
File ta laine à travers ma peau, chasse ma haine et mon ennui,
Souffle la honte aux poils des roseaux,
Pour qu'elle devienne rosée…Après la nuit. Hymne à la vie - Ange 1976.

Avec ses phrases enluminées et charnelles, Carole Martinez a le don de nous transporter immédiatement dans le moyen-âge qu'elle décrit avec tant de grâce et d'intuition, je l'avais déjà éprouvé dans « du domaine des Murmures » mais jamais avec autant d'intensité que dans ce roman.
Au diable les murmures, « La terre qui penche » est un cri féminin qui retentit encore dans cet âge moyen-moyen qui est le nôtre.
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