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Critique de MissSherlock


Aujourd'hui je vous emmène - ou plutôt Carole Martinez vous emmène - dans la France du XIVe siècle.
Nous sommes en 1361, Blanche a douze ans. C'est une petite fille chétive aux cheveux rouges. Elle vit avec son père sur leur domaine et sa vie n'est pas simple. Sa mère est morte, elle ne l'a jamais connue, et son père est un homme violent qui voit le diable partout et qui punit Blanche à coup de badine. Un jour son père emmène Blanche pour un long voyage dont la petite ne connaît pas la destination. Son père va-t-il la livrer au diable filou pour que la misère cesse ou pour que la pestilence qui a emporté jeunes comme vieux ne revienne pas ?

Blanche est morte à douze ans. Dans sa tombe cohabitent son enfance qui raconte encore et toujours sa courte vie et sa vieille âme qui a presque tout oublié, même la façon dont elle est morte. C'est de la tombe que la petite fille et la vieille âme nous content les derniers mois de leur vie.

LA TERRE QUI PENCHE est le premier roman de Carole Martinez que je lis. Je suis très triste parce que je l'ai déjà fini. Et pourtant j'ai pris mon temps, j'ai fait durer le plaisir. Ce roman a été une de mes plus belles surprises littéraires de l'année.

Au début, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. le style m'a un peu décontenancée tout comme l'alternance des récits puis, rapidement, j'ai pris un plaisir immense.
Carole Martinez a un style percutant, parfois brutal et le vocabulaire est riche (sans être pédant). Elle fait naître un monde où la poésie se dispute la cruauté. Les éléments fantastiques qui émaillent le texte nous plongent dans un monde mythique où les rivières sont des amantes, où les petites filles ne meurent pas tout à fait et où les chevaux se transforment en terre légère.

De la poésie, oui, mais l'auteur ne mâche pas ses mots et cela va bien avec le récit et avec l'époque où il se situe. Carole Martinez ne s'embarrasse pas de fioriture mais sait se montrer sensible et son histoire m'a beaucoup émue. J'ai même eu les larmes aux yeux à de nombreuses reprises.

Le texte est tellement vivant que j'ai eu l'impression de sentir la fraîcheur de la rivière, l'odeur des chevaux, la douceur de la peau d'Aymon, le goût des châtaignes, la chaleur de la chaumière de Guillemette. Je me suis perdue dans ce récit : j'étais avec Blanche, j'avais peur pour elle, je ne voulais pas qu'elle meure.

Avec LA TERRE QUI PENCHE Carole Martinez signe un conte pour adulte aussi émouvant que palpitant où les femmes sont des chevaliers.
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