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Critique de Isacom


Paris, fin 19ème. Une jeune bourgeoise libre d'esprit, adepte du spiritisme, est expédiée par son père dans le service du professeur Charcot à la Salpêtrière : chez les "folles".
Bien qu'il s'agisse d'expérimentation sur des êtres humains, j'ai trouvé intéressant l'aspect scientifique : hypnose, chloroforme étaient alors testés pour traiter les maladies neurologiques réelles ou imaginaires. de très nombreux documents historiques existent, rapports, photographies spectaculaires de "crises" ; cet aspect est toutefois vite vu dans le roman.
Il s'agissait également de contrôler le corps des femmes : pensait-on encore à cette époque que l'utérus se baladait dans leur abdomen au gré de leurs humeurs ? Tout comportement anti-social était alors jugé hystérique. On enfermait ainsi tout simplement les femmes délinquantes ou juste "grandes gueules", côte à côte avec les malades d'épilepsie ou les victimes traumatisées de violences sexuelles.
Eugénie la spirite va côtoyer Geneviève l'infirmière, le seul autre personnage vraiment développé : une fille de médecin, rationnelle et toute dévouée à la science et à Charcot, compétente et d'une grande loyauté, mais qui va endurer le mépris des hommes : "Votre place ici se limite à la prise en charge des aliénées, non à leur diagnostic. Ne sortez pas de votre rôle, s'il vous plaît."
Le roman se penche surtout sur le quotidien du service, et sur l'intrigue entre Eugénie et Geneviève. J'aurais aimé plus d'approfondissement.
J'ai été gênée aussi par quelques maladresses d'écriture : "elle prend place entre deux lits" dos au mur, puis "ramène ses jambes sur le matelas". Acrobatique, non ?
Pareil pour l'utilisation de vocabulaire anachronique : "studette" me paraît bien moderne, quant au mot "débile" il n'avait pas, au 19ème, son sens actuel.
Bref une lecture agréable mais que j'aurais aimée plus instructive.
Challenge Départements (Yvelines)
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