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Citations sur Avant que le monde ne se ferme (112)

Elle a mille fois raison, tu sais, il faut profaner le malheur. Le malheur ne mérite pas qu’on le respecte, souviens-t’en… 
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Vous respectez trop le malheur, lui dit-elle un jour. À quoi bon ? Moi je lui crache à la figure, je lui éclate de rire au nez ! Ne laissez pas le souvenir du malheur vous dévorer, sans quoi vous ne serez bientôt plus qu’une enveloppe vide. Votre fille attend un enfant ! Bientôt la maison sera pleine de rires jeunes ! Chassez les fantômes !  
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En les regardant glisser sur la piste, on se prenait à croire en l’harmonie, en la beauté, en leur victoire sur les ténèbres. On en sortait délesté d’un poids qu’on ne savait avoir porté jusque-là. Ensuite la vie paraissait revenue à sa pureté élémentaire, à la fraîcheur de l’eau, au poids insensible de l’air, à la chaude caresse du soleil, à l’infinie présence de la terre. Cette magie durait longtemps, elle éclairait les regards de l’intérieur et le monde en était transfiguré.
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Être ici, présents au monde, c’est notre seul bien, disait Jag. Hier n’existe plus ; demain est encore improbable, mais cette seconde qui passe, ce moment, cette présence, toi et moi ici, assis sur cette pierre à regarder le désert, et tes pupilles ouvertes comme des oisillons affamés, et ma vieille main ridée posée sur mon genou, et cette femme en sari bleu sur ce balcon là-bas, regarde ! et le rire de Katia derrière nous, et cette pierre rugueuse sous nos doigts : voilà la seule vérité. Ces instants qui passent et glissent sont nos seuls trésors, Anton, nos seuls trésors… Katia et toi, Nava et Bhaskar, voilà bien la seule chose qui mérite d’être vécue. Il faut aimer, Anton ; sans quoi il n’est pas de vie possible… 
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Katia était un irrésistible tourbillon. Elle avait happé Anton comme le vent l’aurait fait d’une feuille morte, elle le faisait danser en riant. Katia avait peut-être dix-sept ans, peut-être plus, peut-être moins : qui pouvait savoir puisque elle-même ne le savait pas ? Elle était pétrie de ces certitudes lumineuses qui sont comme de hauts phares dans la nuit des autres. Elle jetait des ponts imaginaires par-dessus les abîmes, traçait des routes dans les montagnes, effaçait tout d’un revers de la main, recommençait… Anton n’offrit pas la moindre résistance. Pour que naisse l’amour, peut-être fallait-il simplement lui dire oui, le laisser entrer et peupler la maison. Il se laissa faire.
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Par chance, les Wittgenstein possédaient deux chevaux et un violon. Tous trois furent les véritables artisans du retour d’Anton parmi les vivants. Les premiers lui rendirent la chair, la force et le désir de la piste, le second lui rouvrit les chemins du vent et de l’enfance. 
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Certains jours, quand le vent soufflait vers la Buna, l’air apportait ces âcres cendres, cette odeur charnue, insoutenable. On respirait la mort. « Inspire ! Inspire ! disait encore Katok. Garde cet air-là au fond de tes poumons. Garde cette poussière d’âmes. Un jour, bientôt, tu iras les libérer ailleurs, tu leur donneras une vraie sépulture : le vent des steppes, le foehn ou le simoun, que sais-je ? Mais respire ! Respire les morts ! Ils t’en sauront gré ! 
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La nourriture apportée par Anton n’y était pas étrangère : grâce à elle, Simon avait pu rétablir bon nombre de prisonniers, car une des pires maladies au Lager, c’était la faim. Mais il en existait une autre, presque aussi essentielle, la faim de l’esprit. Certains déportés étaient prêts à donner une ration entière de nourriture pour un morceau de papier, un bout de crayon, un livre, seuls moyens de repousser le Golem qui voulait les dévorer. 
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Dehors, la nature hésitait entre l’été et l’automne, il y avait encore quelques coquelicots dans les champs, la terre exhalait des senteurs de foin mouillé ; les chemins qui partaient à travers la campagne polonaise étaient comme de dangereuses invitations à la rêverie ou à la fuite.
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Il apprit assez vite à reconnaître ceux dont l’âme était presque intacte, enfouie comme une braise sous une gangue de cendre grise et froide, et à éviter ceux que le camp avait révélé cruels et sourds comme des mantes. 
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