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Critique de Bibliozonard


Apparition (1990)

D'abord, c'est mon premier livre lu de l'auteur. Je ne ferais donc pas de comparaison, avec Howard Phillips Lovecraft. Je n'ai rien lu de cet auteur. Pas encore du moins. J'ai bien compris que l'un avait une influence sur l'autre. G Masterton l'a souvent cité dans ce livre pour que je le remarque. Ça s'arrête là.

Action

David Williams gérant de son affaire de décoration d'intérieur est fraîchement séparé de Janie. Il lâche tout et il met les voiles, avec son fils Danny, sur l'île de Wight au sud du Royaume-Uni. Il y est convié pour la restauration d'une ancienne bâtisse de millionnaire. Fortyfoot House chez les Tenants qui veulent revendre le manoir. C'était un home pour orphelin créé par les Billings, père et fils, au 19e siècle. Un coin isolé, malsain, lugubre. Une maison fantôme avec ses bruits étranges dans le grenier. du genre, le cliquetis des griffes d'un gros rat qui court. Un cimetière d'enfants, une chapelle et l'apparition d'un homme stressé et habillé en époque du 19e dans le jardin. le plus étonnant est l'apparence de la demeure, entre autres, qui varie selon le point de vue auquel se trouve « l'invité d'honneur » David. Est-ce qu'il a des hallucinations ? Et son fils, que voit-il ? Que vient faire cette histoire de Brown Jenkin ? La créature que la population de Bonchurch connait depuis des générations. « Il viendra te chercher si tu n'es pas sage… » Un conseil se répète depuis la plus tendre enfance. Évitez Fortyfoot House avec ses lumières et ses bruits.



Réaction

La première scène n'augure rien de bon. Sur un plan purement personnel, vous confierai-je. J'entends par là. Avant de me glisser sous la couette pour la nuit, après quelques pages entamées, déjà ! Je me relève et j'agis en conséquence. Double vérification du verrouillage des serrures avant et arrières de la maison. Je décrète que cette nuit, ma femme sera la gardienne du temple. Promotion directe et sans émoi. Au moindre bruit soupçonné, je laisse le général et ses troupes se charger de la sécurité du citoyen. Pour ma part, je contribuerai au combat en surveillant mon oreiller. Je dis bien un seul bruit. Quelle que soit sa fréquence audible, on sait à quel point l'ouïe est fine dans ces moments de solitude. Je m'envoie le coussin sur la tête. Décision non convertible. Point barre.

« La tache de sang avait exactement la même forme que la dernière fois que je l'avais vue… il y avait une demi-heure environ, 106 ans plus tard » (P257)

L'imagination va loin dans cet opus. En plus d'un manoir hanté, le lecteur plongera dans des mondes parallèles. Voyage dans le temps grâce aux ziggourats de Babylone (tour à étages capables de modifier leur forme physique). L'existence de créature pré humaine qui, n'étant pas de ce monde doivent s'adapter progressivement à la Terre. C'est étonnant. L'écriture est claire, sans débordement, ni de longue platitude. La capacité de jouer avec les sens est talentueuse. le décor est de mise, classique aujourd'hui, mais pas en 1992. Un lieu prisé des auteurs, la même île de Wight que celle de G Cooper et son livre des morts.

Il y a trois points que je voudrais souligner. Les scènes de sexes, un passage d'horreur et un argument d'un personnage.

La précision des actes sexuels est inutile. Même si les actes en eux-mêmes ont leur intérêt dans l'histoire, le côté pornographique de la chose aurait pu être tourné autrement. Ce n'est pas tant le « très porno » qui ne passe pas, c'est plutôt la manière dont c'est tourné. On dirait un cours de biologie. Nommé chaque partie du moindre morceau d'organe génital. On s'en fou à un certain niveau de précision. On ne cherche pas à être gynéco.

Et puis il y a une scène d'horreur. Je pense à celle de l'exécution du révérend Pickering. C'est sanglant, c'est le principal dans un tel massacre. Mais trop, tendance ennuyeuse. Ça ne devient plus horrible et casse la tension. C'est trop long si le carnage dure. Les yeux puis les trips et encore le bras, la jambe, encore et encore… Je n'étais plus dans la peur, et loin du dégoût à ce moment précis.

Billings dit en page 349 : « La psychologie… cela a toujours été mon point fort. Je voulais que vous soyez là et vous êtes ici ! » Quand on découvre le personnage, ça ne lui correspond pas vraiment puisque c'est un gars plutôt névrosé un peu dépassé par les évènements. S'il a une certaine intelligence, ce qu'il dit ici est plat. Il aurait pu nous présenter son analyse de la situation et si la psycho était son point fort, son attitude aurait été plus sereine. Il pleure à genoux au final. C'est un peu brouillon pour moi.

Au final, j'ai quand même aimé l'ouvrage. Un début très tendu, énigmatique. Un dénouement apocalyptique avec un peu de lumière pour la fin. L'auteur va très loin dans la fiction avec un air de cauchemar. Un mélange d'idées affolant. Un très bon divertissement.

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