AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 161 notes
5
7 avis
4
17 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis
J'avais déjà lu quelques Graham Masterton il y a une bonne dizaine d'années. J'en garde de bons souvenirs (enfin de ceux qui font frissonner). Tengu, Hel, Démences, Sang impur… j'ai lu tout ce qui me tombait sous la main à l'époque. le club de lecture de novembre (hum !) m'a permis de me remettre dans l'univers de Masterton.
Le thème est intéressant, les maisons hantées avec son lot d'horreurs ! David Williams est censé restaurer une maison ancienne mais d'étranges phénomènes s'y passent…Le début est un peu long à se mettre en route, plusieurs éléments flippants mais pas de grand bouleversement ou de grandes frayeurs… jusqu'à la moitié et là, on retrouve Masterton. Des morts horribles, des personnages plus qu'abominables… Quelques points m'ont agacée : la façon de raisonner de David Williams (pourquoi RESTER ?), il laisse souvent son garçon seul (dans ou à côté d'une maison où des gens sont morts), son côté girouette. L'aspect Voyage dans le temps est bien exploité, entre présent, passé et futur, peut-être trop même sur la fin que j'ai trouvé trop facile, même s'il continue de planer un danger sur cette maison (voir plus… ?). Contente d'avoir retrouvé Graham Masterton, j'ai été un peu déçue par certains aspects (la traduction est parfois un peu moyenne) mais je retrouve le « maître » de l'horreur. Je ne sais pas si on peut s'attendre à une suite mais je relirai cet auteur qui sait procurer frémissements et frissons.
Commenter  J’apprécie          394
« La porte s'ouvrit en coup de vent - il entra en courant - le grand homme-ciseaux aux longues jambes rouges ! »

Apparition [titre original : Prey] est, jusqu'à présent, mon troisième ouvrage de Graham Masterton.
Bien qu'il ne m'aie pas autant emballée que "Sang Impur" ou "Le diable en gris", et malgré des débuts laborieux (dûs en partie à la faiblesse d'interêt des premiers chapitres) mes retouvailles avec l'auteur furent, dans l'ensemble, assez plaisantes - encore que, le terme ne soit peut-être pas tout à fait celui qui convienne...


J'ai fini par ressentir un réel engouement pour ce livre, mais seulement après plusieurs chapitres, qui avaient jusque là une nette tendance à m'engluer dans l'abattement, voire l'accablement le plus total. Car en effet, je n'avais lu que deux livres du célèbre écossais (et je les avais adoré d'ailleurs), mais là... j'étais en passe de me poser pas mal de questions quant à son succés - j'exagère bien entendu, inutile de sonner l'hallali ^^

Maintenant, je savais aussi pertinnement que ce titre-ci était sujet à diverses avis mitigés et qu'il avait même déçu quelques afficionados.

Si le talent de Masterton n'est tout de même plus à prouver depuis longtemps, je ne suis pourtant pas la seule à lui avoir trouvé, avec "Apparition", une certaine lenteur, pour ne pas dire langueur (avec a, j'insiste), à installer son récit.
Pour dire vrai, je me suis carrément ennuyée dans les premiers temps de ma lecture, c'en était même frustrant...
Ce début m'a effecivement contrariée à tel point que j'ai failli abandonner en cours, mais encore une fois, je me suis accrochée et je ne le regrette absolument pas !


« Une fois que nous sommes ici, nous sommes ici pour toujours. C'était une pensée étrange, un peu triste, mais réconfortante également.»


Petite patenthèse personnelle :

Beaucoup ont fustigé le protagoniste principal, et moi la première, pour son évidente nonchalance et sa bêtise même, face aux évènements surnaturels ("- mais pourquoi donc s'obsiner à rester dans une maison hantée ? Franchement ?").
Certes, le héro fait souvent preuve d'un comportement, sinon idiot, qui retourne à minima d'une pulsion suicidaire quand-même, au vu de ce qu'on apprend sur Fortyfoot House... Lui-même s'étonnant parfois de sa propre témérité. J'ai été intimement convaincue que notre homme n'avait pas (ou plus) toute sa tête ; non content de s'éterniser dans cette vielle demeure plus qu'inhospitalière et malgré les funestes évènements paranormaux qui y surviennent, il finira par se jeter littéralement dans la gueule du loup - ou du rat... - , et pas qu'une fois en plus !...
- Un peu à l'image de ces fameux films de série B (dont certains sont néanmoins devenus cultes aujourd'hui), où l'on ne peut s'empêcher de traîter les personnages pour leur folie, leur entêtement, et de se répandre en invectives bien inutiles au final -.
Parce que soyons honnêtes, et un minimum objectifs : on ne demande que ça ! Car si David avait fuit avec tout son barda aux premiers phénomènes bizarres ou bruits un tant soit peu suspects... ben, y aurait tout simplement pas d'histoire !! Point. CQFD
(fin de la parenthèse)


« Une force sombre et hargneuse.»


De toute façon, ça, c'était juste au début...

Survient ce moment où, sans vous en rendre compte, vous vous retrouvez soudainement piègés, inextricablement ; entièrement sous l'emprise Mastertonienne.
Tel un Brown Jenkins de l'écriture, l'auteur vous glace le sang et accapare entièrement votre esprit dans ses griffes éffilées. Et là... ne vous reste plus qu'à prier pour le salut de votre âme.

Une fois au coeur de l'abomination, je défie quiconque de refermer le livre. En ce qui me concerne, j'aurai été bien en peine de réaliser cet exploit !
J'étais engluée, non plus dans l'abattement, mais bel et bien dans la quintessence du Mal... Je n'ai pas employé le mot "emprise" pour rien : et encore, c'est bien pire que ça en réalité...


« Cela ne ressemble pas au Diable, cela ne ressemble pas à Dieu. C'est autre chose. Quelque chose de complètement différent.»


Toujours capable de surprendre son lectorat, l'écrivain n'a donc pas failli à sa réputation.

Ce dernier avait-il dévoré de l'Angus trop saignant ? On ne le saura jamais...
Mais une chose est certaine ; quand on arrive enfin dans les méandres de l'histoire à proprement parler, il est juste impossible d'en sortir... encore moins d'en sortir indemne.
C'est sans scrupules - et heureusement! - que Masterton, qui ne souffre d'aucune inhibition, nous plonge dans les profondeurs abyssales de son imagination débridée.
Se mettront alors en place les pièces d'un bien machiavèlique puzzle, de purulentes mises en scène jusqu'aux tétanisantes migraines que provoqueront les paradoxes des voyages temporels...

« La tâche de sang avait exactement la même forme que la dernière fois que je l'avais vue... il y a une demie-heure environ, 106 ans plus tard.»

Et à partir de là, il n'aura de cesse de nous torturer l'âme jusque la dernière ligne.

« Le monde tel qu'il était, le monde tel qu'il est, le monde tel qu'il sera. »


Un bémol peut-être ?

On pourra sans doute reprocher - une fois n'est pas coutume... ah ah - les scènes pornographiques si chères à l'auteur. Si durant une bonne partie de l'histoire, je ne m'explique pas franchement l'origine de ce blâme, je dois tout même avouer que j'ai nettement mieux compris la réprimande par la suite...
Par contre, je dois être moins "prude" j'imagine, parce que, même si je veux bien avouer que notre ami s'en donne à coeur joie (hum!... c'est peu de le dire), j'ai estimé - et cet avis n'engage évidemment que moi ^^ - que ces passages n'entravaient en rien la compréhension ou la continualité du récit. Au contraire, je les ai même trouvé intrinséquement liés à l'atmosphère prégnante, sulfureuse dans tous les sens du terme, et déjà outrageuse du texte en général.
Mais j'admets volontiers que l'impudeur de quelques-uns de ces dit passages puisse parfois choquer.


Influence(s)...

Nombre d'auteurs de littérature fantastique (ou autre) se sont déjà frottés au mythe Lovecraft, lui rendant hommage avec plus ou moins de réussite.
Ici Graham Masterton reprend le personnage principal d'une nouvelle de HPL : Brown Jenkins, répugnante créature mi-rat mi-homme, apparu pour la première fois donc dans "La maison de la sorcière" (cycle Chtulhu). De nature plus animale dans la nouvelle d'origine de l'américain, le Brown Jenkins mis en scène par l'écrivain écossais est un peu plus "humain", d'un point de vue morphologique du moins...
Outre un aspect peu ragoûtant et une hygiène qui laisse à désirer, notre familier - enfin, celui de Kezia Mason en l'occurence (on notera que l'auteur ne change ici qu'une seule lettre dans le nom de la sorcière, Lovecraft écrivant Keziah) - possède toutes les caractèristiques du véritable monstre, celui de nos pires cauchemars, venu tout droit des enfers, de l'ether putride et fuligineux où errent les entités les plus démoniaques qu'aient porté le monde.
Afin de parfaire l'ensemble, notre écrivain terrible ira jusqu'à emprunter au cultissime auteur la légende des Grands Anciens (Great Old Ones ou Old Ones)

(Je tiens à préciser au passage qu'il ne faut nullement être fan assidu de H.P. Lovecraft, ni connaître son oeuvre, pour apprécier "Apparition". Au mieux, Masterton aiguisera votre curiosité envers ces "inratables"!)

On observera également d'autres réfèrences à Poe ou aux non moins célèbres frères Grimm.
« Il n'y aura plus d'enfants, conclut-il d'un ton dramatique.»


Finalement :

Contrairement à ce que j'ai pu penser au départ, "Apparition" s'est révelé bien plus qu'un simple roman d'horreur ; hallucinant, terrifiant, juste époustouflant, surtout vers la fin où notre homme se lâche et nous abandonne dans des torrents de sombres turpitudes toutes... lovecraftiennes.

« Yog-Sothoth. Comment Lovecraft avait-il eu connaissance de ce nom, je préférais ne pas y penser. Mais le règne de Yog-Sothoth était imminent. Yog-Sothoth, qui écume tel le limon originel dans le cahos nucléaire pour toujours au-delà des avant-postes les plus inférieurs de l'espace et du temps ! »

Ce fut donc une très bonne surprise, et une lecture particulièrement angoissante comme je les aime.
De celles qui donnent sueurs froides, nausées et frayeurs pour encore plusieurs nuits à venir...

Pour tout ça, merci Monsieur !


Ma note : 4,5/5
Commenter  J’apprécie          294
David Williams, un homme pas remis de son divorce, avec son enfant à charge et sans le sou, est chargé de retaper une vieille bicoque sur l'île de Whight, afin que les proprios puissent la vendre...Où quand le "home staging" vire au sanglant...

Le problème que j'ai avec Masterton c'est que beaucoup de ses livres (assez distrayants par ailleurs) ont l'air d'être conçu selon le même schéma.

Ici encore (comme dans le "Miroir de Satan" et dans "Démences") je le retrouve : un personnage principal long à la détente (ça en devient un peu agaçant à la longue), qui a par ailleurs pas mal de soucis perso (ceci expliquant peut-être cela), se retrouve confronté à des phénomènes surnaturels (car dans les Masterton que j'ai lu jusque là, l'horreur a toujours une origine surnaturelle), qui engendrent leur lot de scènes bien gores, avec éventuellement, en guise de pause syndicale, quelques petits à côté sexuels bienvenu pour se requinquer.

Bon, c'est assez distrayant (sans être génial à mon sens) mais du coup, je suis en quête du Masterton qui fera le pas de côté (c'est vrai que les "Guerriers de la Nuit" différait des autres que j'ai pu lire mais, pas de bol, je n'ai pas adhérer).

En ce qui concerne "apparitions" j'ai quand même bien aimé l'hommage à Lovecraft (même si pour moi Lovecraft relève plus de la suggestion que de la boucherie charcuterie) et la morale écolo à la fin (ça j'avoue je m'y attendais pas).

Commenter  J’apprécie          1811
Comme à son habitude, Graham Masterton ne fait pas dans la dentelle. Son écriture est franche et sans inhibition. Il vous décortique l'horreur magistralement et vous entraine dans les méandres du chaos.
Dans Apparition, cependant, il amène son thème dans une autre dimension. Il rend un hommage respectueux à une icône du fantastique, Lovecraft, de part le chemin que prend son histoire et certains personnages. Tout ceci, je l'ai découvert après lecture bien entendu car le monde lovecraftien n'est pas trop mon domaine, mais la curiosité m'a poussée à enquêter un peu. N'étant pas une adepte du plagiat, je vous propose plutôt de lire l'avis de Woland qui en parle mieux que moi.
Ce qui m'importe plus, c'est le côté épouvante. Je suis vraiment plus à l'aise sur ce point. Les amateurs du genre, ne seront encore une fois pas déçus. Graham Masterton est un virtuose de l'horreur. Il met à mal autant les adultes et les enfants. Pas de censure pour cet écossais machiavélique ! Les scènes sont parfois si bien détaillées que l'on pourrait presque sentir l'odeur du sang en les lisant. le personnage de Brown Jenkin, le monstrueux homme rat est cruel à l'extrême. Il est vraiment belliqueux et caractériel, il ne tient pas en place. Faites attention à ses griffes, il les laisse trainer partout.
Le pauvre David Williams se retrouve vite dans une situation délicate. Son personnage n'a rien d'un super héros. Il va subir les méfaits de la maison et agir en conséquence. C'est tout. Masterton aime mettre au premier plan de ses romans des hommes sans grande force de caractère, poussés par la force des choses à se dépasser pour survivre. Il les fait évoluer physiquement et surtout mentalement. Ils sont très présents et souvent très drôles par leur maladresse.
Bref, tout en gardant sa ligne conductrice habituelle, Graham Masterton nous offre ici une sombre histoire de maison hantée à la sauce Lovecraft. C'est un régal. Les grands amateurs de ce dernier pourront apprécier le bel hommage que lui fait l'auteur et les novices seront certainement curieux de le découvrir. Je fais partie de cette deuxième catégorie et je remercie monsieur Masterton d'avoir su encore me combler, d'avoir titiller ma curiosité et me donner l'envie de découvrir l'univers étrange de Lovecraft.

Lien : http://lacaveauxlivres.blogs..
Commenter  J’apprécie          101
J'ai beaucoup aimé "Apparition", un bouquin qui m'a surpris et effrayé. Une variation très intéressante sur le thème des horreurs Lovecraftiennes, mais transposé à notre époque et avec des tonnes d'idées et de références/influences en tout genre. On y retrouve tout les ingrédients chers à l'auteur : héroïne aux seins énormes comme des obus, des scènes gorissimes qui font se dresser les poils sur la nuque, mélange de mythes Lovecraftiens à la sauce moderne. Il tire sans ménagement quand il écrit et ses intrigues sont en mouvement rapide, efficace et effrayant comme
l'Enfer. On se prend vite dans l'histoire et sa grande imagination permet de passer de très bons moments, tout en donnant envie de connaitre la suite. Les représentations macabres de la souffrance humaine, les mutilations et les influences occultes sont une bonne indication de la grande finale. Si l'horreur très sanglante et le sexe crû ne vous posent aucun problème, vous pouvez foncer les yeux fermés car le Master tonne et baigne dans l'horreur pur, sans concession et sans faire exception à la règle. Et de plus, il "Manitou" de façon très subtile tout au long de la trame.
Bref, un bouquin effrayant, gore, sombre et sinistre. Un roman trépidant et terrifiant que je vous recommande chaudement sans aucune hésitation. !
Un véritable bijou, un classique, un must !
Commenter  J’apprécie          92
Chaque histoires de Graham Masterton sont différentes, tout comme chaque personnages, lieux. Par contre, le cheminement est le même et dans ce livre c'est flagrant. Un peu déroutant quelque fois, l'histoire est purement fantastique et difficile de tout comprendre. Les 150 premières pages se lisent avec une facilité, le reste est un peu plus complexe. Ce n'est pas le meilleur à mon sens. j'ai trouvé le dénouement final décousu. Ce livre c'est encore une fois du pur Masterton dans ses scènes à réserver à un publique averti.
Commenter  J’apprécie          92
Un grand Masterton !
Un des rares auteurs encore capable de me faire frissonner, me demander si les bruits de la nuits sont normaux ou si je ne vais pas apercevoir un visage derrière mon rideau ou au détour d'un miroir...

Sans surprise, on plonge à nouveau dans la mythologie Lovecraftienne mais c'est toujours aussi bien emmené. Avec l'infâme Brown Jenkin et les terri les Grands Anciens en toile de fond, Apparition est un très bon roman du genre, à ne pas mettre entre les mains les plus sensibles, mais à recommander chaudement aux amateurs du genre et aux curieux du style !

Une étoile en moins pour une fin peut être un peu rapide et floue pour certains passage, mais ça ne gâche pas particulièrement l'ensemble.
Commenter  J’apprécie          82
Parmi les adeptes de littérature fantastique, très rares sont ceux qui ne rendent pas un culte à Howard Philip Lovecraft. Mais, parmi les écrivains qui font dans le fantastique, encore plus rares sont ceux qui ont su rendre hommage au « Solitaire de Providence » tout en restant fidèle à son univers. L'Ecossais Graham Masterton est de ceux-là, ce qui confère à son roman « Apparition » une saveur et une logique lovecraftiennes tout à fait exceptionnelles.

Tout commence dans une vieille demeure victorienne de l'île de Wight que le héros, David Williams, a accepté de restaurer pour le compte d'un couple de millionnaires, les Tennant. Dès le départ, nous nous trouvons face à un homme perclus de problèmes : son épouse l'a quitté pour fuir avec un autre mais elle lui a laissé leur fils, Danny. Déboussolé et ayant abandonné sa petite entreprise de décoration d'intérieur, David espère que cet été consacré à relever une maison et son parc leur donnera à tous deux le temps de « souffler » un peu et de voir venir.

Mais le lendemain-même du jour de leur emménagement, il est réveillé à l'aube par une espèce de grattement frénétique :fk: provenant du grenier. Bien entendu, notre héros n'hésite pas à se lever et à s'en aller aux renseignements. Cependant, à part une sensation de peur glaciale qu'il ne parvient pas à s'expliquer et qui s'empare de lui lors de son exploration du grenier, il ne décèle là-haut rien de particulier.

Après leur petit-déjeuner, les Williams père et fils sortent découvrir leur nouveau domaine. Mais comme ils se retournent machinalement pour avoir une vue d'ensemble de Fortyfoot House, quelle n'est pas leur surprise de constater que la façade de la maison leur apparaît en excellent état ! Certes, il y a dans cette vision quelque chose de mal ajusté, une espèce de flou qui leur rappelle une photo du lieu prise dans les années 1880 et qu'ils ont eu tout loisir d'observer dans le hall. Mais l'illusion reste impressionnante. Les jardins eux-mêmes semblent retaillés à la française alors que, en cette fin des années 1990 où se situe le début du roman, la Nature les a largement récupérés ... :fhelp:

Et voici que, sortant de cette maison « rajeunie », un homme de haute taille et vêtu de façon carrément anachronique, s'éloigne à grandes enjambées vers le bois voisin sans se soucier des appels que lui adresse David ...

A peine l'étrange personnage a-t-il disparu que, poursuivant leur tour du propriétaire, ils tombent sur une espèce de chapelle aux murs envahis par la végétation. Entre deux rameaux de lierre, émerge çà et là un détail : un pied, le bas d'une jupe, puis un visage de femme, beau mais peu sympathique. Poussés par une curiosité compréhensible – le thème de cette fresque déconcerte dans un lieu en théorie consacré - ils dégagent la silhouette peinte et constatent qu'elle porte sur son épaule une espèce de gros rat ...

Enfin, en quittant la chapelle, le père et le fils débouchent parmi les stèles et les croix d'un petit cimetière où n'ont été enterrés que des enfants, tous décédés très jeunes et, chose pour le moins curieuse, à la même date … :jdange:

Bien sûr, tout cela est couru d'avance et l'on peut trouver pareille situation dans n'importe quel film d'épouvante. Mais ce que l'on n'y trouvera pas - peut-être parce qu'il n'y a, si mes souvenirs sont bons, qu'un seul cinéaste qui ait jamais osé s'attaquer à Lovecraft - c'est la récupération que fait ici Masterton de Brown Jenkins, personnage apparu dans « Les Rêves dans la Maison de la Sorcière », l'une des nouvelles les plus fameuses de l'écrivain de Providence. Pas plus qu'on n'y trouvera la diabolique habileté avec laquelle Masterton rentre de plein pied dans le mythe fabuleux inventé par l'auteur américain, celui des Grands Anciens - la tentative cinématographique dont je parle plus haut se solda par un échec : filmer Lovecraft est impossible, même quand on s'appelle Roger Corman.

Car, hanté comme il l'était par l'idée de dimensions parallèles et de distorsions du Temps qui, à la faveur de quelques passages protégés – des angles bizarres, en règle générale – permettent ainsi à l'initié de voyager sans problème au travers des siècles et de l'espace, Lovecraft aurait sans nul doute apprécié la façon dont s'y prend Masterton pour faire cohabiter à la fois plusieurs mondes et plusieurs époques dans l'espace en apparence limité et bien concret de Fortyfoot House.

En revanche, Masterton rompt avec la tradition lovecraftienne des fins malheureuses et particulièrement épouvantables. Après près de 360 pages qui maintiennent le lecteur en haleine, « Apparition » se termine de façon heureuse et même logique. Attention ! Ce que je vous en dis là n'est pas une raison pour utiliser ce roman comme un calmant de vos insomnies ! :insom:

Enfin, et c'est là, je pense, le plus grand compliment qu'on puisse faire à Masterton, ce livre ne peut qu'inciter ceux qui ne connaissent pas encore l'oeuvre de Lovecraft à s'y plonger sans coup férir. ;o)
Commenter  J’apprécie          70
On pourrait croire à une vulgaire histoire de maison hantée, mais cela serait réduire à peau de chagrin l'immense talent de Masterton.
Inspiré encore de l'oeuvre de Lovecraft, avec de petits clins d'oeil explicites avec "la maison de la sorcière" (je pense à Brown Jenkin, KeziaH Mason), mais aussi une trame similaire avec les distorsions liées entre espace, architecture et temps.
J'ai apprécié tout particulièrement l'introduction des Ziggourat perses en trame de fond, et la plume qui permet l'immersion totale dans une atmosphère frissonnante, glauque et hilarante. Exemple notable avec Brown Jenkin, son langage burlesque et sa "pluie de poux qui dégringole")
J'ai pas noté plus car le début est long à démarrer avec la chasse au rat, dedondant, ennuyeux
Commenter  J’apprécie          50
Contrairement à d'habitude, Graham Masterton prend le temps d'installer son histoire, cette fois. Nous avons donc un début en mode diesel et il faut attendre plus d'une centaine de pages avant que l'action n'arrive réellement et n'adopte le rytnme auquel nous sommes habitués.Les habitués frétillent, avec une impatience non dissimulée, sachant que le calme ne saurait durer
Effectivement, ensuite le récit s'accélère et on en prend plein les mirettes.Gore et mysticisme sont au menu, avec force fantômes, voyages temporels, créatures chères à l'auteur et frissons garantis.Le feu d'artifice final nous laisse pantois.
Ce livre, sorte d'hommage à H.P Lovecraft m'a ravie, fait aussi partie des incontournables de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (573) Voir plus



Quiz Voir plus

Les titres de Graham Masterton

Peur ...

Aveugle
Sourde
Muette

7 questions
27 lecteurs ont répondu
Thème : Graham MastertonCréer un quiz sur ce livre

{* *}