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Critique de daniel_dz


Voilà un beau livre qui me donne envie d'explorer davantage dans le monde de la bande dessinée, monde dans lequel je n'ai pas encore pris le temps d'entrer sérieusement, tout simplement parce que ma pile déborde d'autres genres. Rien de tel qu'un cadeau de Noël pour me forcer à bouger, à mon grand plaisir. le choix était judicieux car le thème de l'infini m'avait particulièrement intéressé dans ces temps anciens et révolus où je faisais le chercheur en mathématiques.

« L'hyperrêve » ne raconte pas vraiment une histoire. C'est plutôt une sorte de jeu formel, une exploration poétique de l'infini, des variations sur un thème, disons. On s'amuse en abordant chacun des courts chapitres, en découvrant où l'auteur nous emmène. Je me dis maintenant que bien calé dans un bon fauteuil, on vit les mêmes sensations que dans un parc d'attractions, où l'on se laisse surprendre par les variations de vitesse ou de direction, d'une montagne russe. Il faut juste se laisser aller et goûter les sensations. Bon, d'accord, ce n'est pas tout-à-fait ça: on n'est pas dans l'émotion pure, il faut parfois lire et relire et faire appel à la raison pour susciter les émotions. Mais l'idée est là.

Et donc, on voit l'infini des reflets de deux miroirs qui se font face, ou des « reflets de pensées » du genre « je rêve que tu rêves que je rêve que tu rêves… », ou des formes qui se répètent à l'infini dans les fractales. On voit plus loin l'infiniment petit et l'infiniment grand. On se pose les questions classiques de la nature du fini et de l'infini, de l'existence de plusieurs types d'infini. Tout cela peut paraître bien sérieux, mais j'y ai vu de la poésie. Il ne faut d'ailleurs pas se poser trop de questions sérieuses sur la cohérence « scientifique » de cet album. C'est l'oeuvre d'un artiste, pas celle d'un mathématicien ou d'un philosophe.

Formellement, c'est un plaisir. Les dessins sont en noir et blanc, avec des effets techniques remarquables. Je pense aux premières pages où dans un fond noir, des petits points blancs passent en quelques planches d'un nuage informe à une image nette, comme un rêve qui apparaîtrait dans les brumes de la nuits. J'imagine la quantité de travail pour arriver à cet effet. Mais ce n'est pas tout. Toutes les pages ne sont pas des rectangles de papier qui auraient tous la même taille: le livre inclut un cahier dont les pages deviennent de plus en plus petites et une remarquable page pliée qui fait apparaître des images différentes au fur et à mesure qu'on la déplie (difficile à expliquer mais ça m'a laissé pantois, c'est magique). Je note en passant que ces effets sophistiqués ont été réalisé sur des presses chinoises… Et pour terminer, scanner le QR code de la dernière page pour retrouver une page infinie que seul un ordinateur pouvait montrer.

C'était le septième tome d'une série. Me voilà maintenant bien curieux de découvrir les six premiers !
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