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Critique de jyrille


J'ai eu beaucoup de chance : j'ai connu Marc-Antoine Mathieu dès son premier Julius Corentin Acquefacques. Avant même d'entendre parler de l'Oubapo ou de l'Association, uniquement lié à mon amour de la bd et des jeux de rôles (était-ce dans Casus Belli ou Oxygen, magazine multi-culturel original mais qui n'a malheureusement pas duré très lontemps ?). Comme beaucoup, je suis immédiatement tombé amoureux de ce noir et blanc expressionniste, de cet humour non-sensique, des jeux de mots plus ou moins subtils, des détournements des codes de la bd, comme pouvait le faire Edika. Coup de maître, personnalité directement reconnaissable, un nouvel auteur majeur était né.

Tous les autres tomes de la série suivent avec plus ou moins de bonheur cette Origine, et même les travaux annexes de Marc-Antoine Mathieu partagent ce style d'univers onirique, mystérieux, poétique, si subtil et drôle. Et ce malgré l'absence quasi absolue de femme ; peut-être pour approcher Acquefacques au plus près de Kafka ?

Depuis son Dieu en personne, Mathieu se fait de plus en plus philosophe, comme s'il voulait faire co-exister dans une même oeuvre les encyclopédistes et ses inspirateurs poétiques et artistiques : Fred, Moebius, McKay. Ajouté à sa fascination des mathématiques (présente depuis L'Origine), Julius se retrouve désormais hors de son histoire. Poussant les idées conceptuelles, le décalage est une histoire sans héros, puis une histoire de héros sans histoire. Celle-ci existe, mais ne nous sera pas contée : l'aventure, on en a déjà assez comme ça ailleurs.

Je devrai faire une analyse du rien qui se déplace, des cités enfouies qui racontent le verbe ancien (comme des arts rupestres sous le sable), des idées d'impression qui déchirent l'objet du livre lui-même. Mais je serai incapable d'aller au bout tellement les références me manquent. Sachez simplement qu'ici, on bouscule, on interroge, on étonne. Pas étonnant que MAM soit une sorte de gourou suivi par une horde de fans prêts à acheter ses oeuvres les yeux fermés. C'est ce que je fais depuis plus de vingt ans en tout cas.
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