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Critique de CCendrillon


J'ai l'impression d'arriver après la bataille… le Prix Goncourt 2018 a été obtenu… et une avalanche de critiques de grande qualité, souvent élogieuses, ont été rédigées.
Ma petite bafouille d'aujourd'hui… ne va certainement pas apporter grand-chose… mais cela me fait plaisir de m'essayer à l'exercice pour « ce grand roman social, très réaliste » captivant et prenant du début à la fin, témoin d'une époque…
Plantons le décor : L'été, dans les années 90, dans l'Est de la France, sur fond de zone sinistrée par l'effondrement de la civilisation industrielle, des personnages hauts en couleur se croisent ; des histoires se tissent, se mêlent et se démêlent autour de discussions de comptoirs, des premiers émois, des rêves des uns et des autres, des désillusions et de la décadence.
En aparté, je ne peux cacher que les sujets abordés dans ce livre me touchent. Ils sont pourtant loin de moi aujourd'hui, mais ils me renvoient à mes années 90 lorsque les usines ont commencé à fermer çà et là… Ainsi, je me souviens du jour, de l'heure, du lieu, de la couleur du ciel, lorsque chez moi, le mot « chômage » a été susurré… une situation terrible, honteuse, redoutée qui nous tombait dessus… Pour mon père, travailleur hors norme, courageux et amoureux de son usine, c'était vraiment une situation dégradante et pour la petite fille que j'étais, je savais que cette nouvelle allait bouleverser notre vie… Qu'est-ce que nous allions devenir ? Allions-nous continuer à fêter Noël ? de plus, c'était la rentrée des classes, j'allais devoir écrire sur les fiches au Collège « Profession du père : chômeur » et « Profession de la mère : femme au foyer »… Quel beau tableau ! Alors que la plupart des copains pouvaient se vanter d'avoir des parents qui évoluaient dans le tertiaire… le domaine en pleine évolution… à cette époque…
Ma famille est loin des personnages du roman. Pourtant, ceux-ci « décrits avec la même violence que Zola », ont pour moi un attachant petit air de déjà vu, chez les voisins, les camarades de classe, leurs grands frères, leurs grandes soeurs, les collègues de mon père, tous ceux que l'on pouvait apercevoir au bistrot du coin, les petits caïds des quartiers et puis aussi les bourgeois et les notables, leurs enfants si brillants qui se moquaient bien « des beaufs »… Mais qu'ils ne trouvaient pas si mal pour chasser l'ennui, fricoter en cachette et goûter aux plaisirs interdits.
Je sais que lorsque je retournerai dans mon village, pour une soirée de 14 juillet, dans la foule, je chercherai du regard avec tendresse d'autres Stéph, Clém, Anthony, Hacine, Patrick, Hélène, les parents Chaussoy et leurs descendances ! Que seront-ils devenus ? Qui va s'en sortir ? Est-ce que les schémas familiaux seront reproduits ?
Merci à Nicolas Mathieu pour cette balade en nostalgie dans ce monde ouvrier d'une époque… qui méritait bien cet arrêt sur image !
L'exercice des copies de citations est particulièrement tentant pour ce roman où les mots fusent et résonnent à chaque coin de page ! A suivre… donc…
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