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Critique de DOMS


DOMS
16 novembre 2022
Le narrateur est posté face au quatre, à La Grisâtre. Devant l'adresse de son enfance, dans ce quartier de banlieue où les pavillons succèdent aux pavillons, Thomas se souvient. de la famille, de Jérémie, ce frère qui a fait tant de bêtises, de Mie Joss la grand-mère, si peu aimante et pourtant aimée. d'Alain le père, Thierry, Horace les oncles. Et puis Camille, l'amie, celle qui le suit, celle qu'il quitte, celle qu'il cherche au fil de ses errances.

Il y a Nono, Yassine, Malik et tous les autres, les copains, inséparables, bagarreurs, chapardeurs, voleurs, délinquants en herbe ou accomplis, mais toujours présents. Thomas est un élève surdoué, qui va sauter une classe, ce qui peut s'avérer très compliqué pour un gamins. Plus jeune, il est en décalage avec ses camarades de classe, il doit faire front et s'aguerrir. Il découvre le théâtre, et cette soif d'écrire qui se révèle à lui sur les bancs du collège, écrire comme une course, une fulgurance, une raison d'exister. Viennent aussi les premiers émois amoureux, les premiers flirts, les premières filles, puis Camille, celle qui le comprend.

Le lecteur le suit des classes primaires, malade et fatigué, souvent alité, aux quatre-cent coups du collège puis dilettante à la fac. Il se raconte avec une tendresse, une urgence, une nostalgie aussi qui touchent le lecteur pris dans le flot des phrases courtes, rythmées, imagées, hachées, violentes parfois.

On retrouve la colère, la fuite en avant dans l'écriture, la soif de tout dire avant qu'il ne soit trop tard des deux précédents romans. Avec dans K.O la fuite après la découverte de la maladie, puis dans Carnaval le retour au village à la suite du décès de l'ami d'enfance. Dans Langue morte, c'est la jeunesse qui revient comme une vague, pendant cette nuit où, statique devant le quatre, il voit défiler les années de l'enfance, l'adolescence, la maturité, mais aussi la famille, la fratrie, l'amitié, la vie et la mort.

C'est dense et assurément cette lecture n'est pas de tout repos. Mais l'auteur trouve son rythme, confirme son style, sa singularité. J'aime découvrir son chemin, compliqué, fort en émotions, en sentiments contradictoires, mais passionnant. Et cette vision des banlieues vécues de l'intérieur, de l'amitié, de l'adolescence, nous ouvre les yeux pour mieux appréhender ces gamins que nous côtoyions souvent sans vraiment les voir.

chronique en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/04/14/langue-morte-hector-mathis/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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