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Critique de Laparenthesedeceline


Un premier roman remarquable d'Alexandra Matine sur les silences fracassants qui mènent au délitement d'une famille.
Il n'est pas question ici de secrets ni d'omissions, juste de non-dits. Par pudeur, par manque de savoir-faire, de savoir exprimer. Par crainte que les mots soient maladroits et non le reflet exact des pensées. Qu'ils soient pires que la violence du silence. Ce qui n'est pas dit n'existe pas. Concept tellement plus simple que s'exposer, se mettre à nu ou confronter ses idées. La parole est une faiblesse dans cette famille où l'absence de mots et de gestes est étouffante, prégnante. Aucune démonstration de tendresse, aucune brutalité physique non plus et pourtant tous souffrent du rien, du néant. Même la colère est silencieuse entre eux. Chacun dans son monde se cogne à celui de l'autre sans jamais se rencontrer. Les liens du sang sont parfois complexes et l'amour ne va pas toujours de soi.

Esther, personnage tragique – parfois même pathétique – épouse, mère et grand-mère m'a raconté ses illusions dont elle n'a pas su se déparer. Celle d'avoir créé une unité familiale et celle d'être une femme libre malgré tout. Elle m'a embarquée dans ses souvenirs le temps de quelques allers et retours entre sa terrasse écrasée par la chaleur et sa cuisine. J'étais dans un petit coin sombre à l'écouter me tisser son histoire familiale avec des fils de soie comme elle l'a fait toute sa vie.
Une écriture vibrante installée dans une unité d'espace et de temps à l'instar de la dramaturgie.
Lien : https://laparenthesedeceline..
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