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Citations sur Les Grandes Occasions (61)

Elle voudrait dire : « Viens s’il te plaît, c’est important. Ça fait des années que nous n’avons pas été tous ensemble. » mais une fois encore, elle ne dit rien. Tout ce qu’elle a à dire se transformerait en cri. C’est si incontrôlable, le chagrin d’une mère.
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Elle songe aux vies qu’on a entassées là. Il y a les passés auxquels on ne veut plus penser, les futurs qui n’auront jamais lieu. Ça la fait frissonner. Elle pense, toutes les caves sont comme des tombes. Elle baisse les yeux en marchant au milieu d’elles. Un respect, quelque chose comme de la solennité. Aussi l’impression de ne pas devoir être là. Qu’il ne faudrait pas qu’elle soit là. Qu’elle passe trop près de la vie des autres. Les caves se remplissent avec la vie qui passe, on les bourre de choses qu’on oublie en pensant ne pas les oublier, on se dit que cette chose est là, à la cave, et ça suffit pour se convaincre qu’on ne l’a pas oubliée.
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Il lui avait fallu trois enfants, trois départs, et la menace d’un quatrième pour comprendre ce que c’était qu’être mère. Le destin d’une mère, c’est de laisser partir ses enfants. De son ventre, de sa maison, de ses bras. Les douleurs de l’enfantement ne sont rien comparées à la douleur éternelle de la séparation. Mettre au monde ce n’est pas accoucher, c’est se laisser abandonner.
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Il y a un confort à être grand-mère. Être grand-mère, c’est être la douceur adulte. Une personne tout entière de tendresse et de gestes doux. Plus tard, quand on grandit, c’est la seule qui écoute.
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C’est ça qui ronge la famille. Cet évitement. Cet évitement pour garder les non-dits non-dits.
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Les enfants aiment contrarier leurs parents. La grand-mère est une douceur qui donne la force aux petits-enfants de se définir face aux parents. La grand-mère n’est pas adulte. Elle n’est pas enfant. Elle n’est que gestes et attentions. Elle est une émotion, une sensitivité, un goût de chocolat en poudre, un gâteau au citron qui s’émiette au-dessus de la table basse du salon.
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Carole pose toujours des questions. Elle a toujours besoin de parler. De parler vite. De parler de plein de choses. De meubler le silence. D’être entendue. Pour éviter le silence qui fait dire encore plus de choses, elle parle. Elle parle vite fort par crainte que les gens cessent de l’écouter avant qu’elle ait fini.
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Quand on a vécu dans le silence, les moqueries sont délicieuses. Bruno s'en délecte. Il aurait tout fait pour ne pas retourner au monde du silence. Ridiculisé, humilié, moqué, infantilisé, oui. Ignoré, non. Il lui semble pour la première fois qu'il pousse cette porte entrouverte, et que, dans l'embrasure illuminée, enfin, il apparaît.
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Dans la famille, il n’y a pas d’affection. On ne sait pas se toucher. Le corps est absent, aussi absent que les espoirs. La même peur de décevoir. La même peur du rejet, de l’énervement formidable si on s’approche trop. Chacun doit rester en soi. Se maîtriser. Ne pas donner aux autres la responsabilité de s’aimer. Ne pas faire des autres la raison de s’aimer. Les frères et les sœurs, le père, la mère vivent dans la gêne de ces corps dont ils ne savent pas quoi faire. L’embarras des bras qui veulent s’élancer parfois. Qu’il faut contraindre. Qui ne sauraient pas où se poser.
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Quand ils naissent, les enfants savent que leurs grands-parents vont mourir, ils savent que ça arrivera de leur vivant, c'est la vie. C'est comme ça. Ils sont préparés pour. Les grands-parents sont vieux. C'est attendu. Mais si un parent meurt, alors la douleur est ineffable. L'injustice, le manque de préparation. On ne savait même pas que ça pouvait arriver. La mort a plus d'un visage, l'un doux et compatissant, l'autre cruel et insondable.
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