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Critique de marina53


C'est à la famille de décider du sort d'Esther qui, aujourd'hui, gît sur un lit d'hôpital. En bonne santé mais sans aucune activité cérébrale, les médecins ne peuvent que la maintenir en vie, branchée de toutes parts. Reza, son mari et médecin de profession, aura le dernier mot, ses quatre enfants le savent...
Pourtant, il y a encore peu, Esther s'activait chez elle. Impatiente, en ce dimanche caniculaire, d'accueillir toute sa famille. La table a été mise sur la terrasse malgré la chaleur, Reza, beaucoup plus réticent à déjeuner dehors, s'est acharné sur le parasol qu'il a tenté de disposer afin que la plupart soit à l'ombre. Esther a cuisiné, disposé trois petits bouquets de fleurs sur la nappe d'un blanc étincelant. Et maintenant, penchée par-dessus la balustrade, elle guette l'arrivée de ses enfants et petits-enfants, et attend, comble les minutes de souvenirs...

De ces souvenirs apparaît peu à peu une famille désunie, source de non-dits, de secrets, de rancoeurs, qui, au fil des années, a vu chaque membre s'éloigner un peu plus des autres. Pourtant, le seul voeu et espoir d'Esther est qu'en ce dimanche, elle puisse enfin les réunir tous ensemble, elle qui a tout fait pour tisser et broder entre ses quatre enfants des liens indéfectibles. Des fils bien trop fragiles, semble-t-il... Si les relations entre les enfants sont tendues, éloignées, évitées, celle entre Esther et Reza est faite de silence et d'ignorance. Avec ce premier roman, Alexandra Matine dépeint, brillamment et avec beaucoup de finesse, les relations compliquées, parfois houleuses, au sein d'une même famille. Ce tableau de famille qu'Esther a tenu à rendre parfait perd peu à peu, au fil des souvenirs égrenés, de son éclat, de sa splendeur, de sa luminosité jusqu'à devenir bien terne. Un roman sensible, à la fois beau et cruel, à la plume poétique et mélancolique...
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