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Citations sur Écrits et propos sur l'art (17)

Vous voulez faire de la peinture ? Avant tout il vous faut vous couper la langue, parce que votre décision vous enlève le droit de vous exprimer autrement qu'avec vos pinceaux. [p190]
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Propos rapportés par Louis Gillet Février 1943
Tout est neuf, tout est frais comme si le monde venait de naître. Une fleur, une feuille, un caillou, tout brille, tout chatoie, tout est lustré, verni, vous ne pouvez vous imaginer comme c’est beau ! Je me dis quelquefois que nous profanons la vie : à force de voir les choses, nous ne les regardons plus. Nous ne leur apportons que des sens émoussés. Nous ne sentons plus. Nous sommes blasés. Je me dis que pour bien jouir, il serait sage de se priver. Il est bon de commencer par le renoncement, de s’imposer de temps en temps une cure d’abstention. Turner vivait dans une cave. Toutes les huit jours, il faisait ouvrir brusquement les volets, et alors quelles incandescences ! Quels éblouissements ! quelle joaillerie !
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Propos sur le dessin d'un arbre rapportés par Louis Aragon.

Je vous ai montré, n'est-ce pas, ces dessins que je fais, ces temps-ci, pour apprendre à représenter un arbre. Les arbres ? Comme si je n'avais jamais vu, dessiné d'arbre. J'en vois un de ma fenêtre. Il faut que patiemment je comprenne comment se fait la masse de l'arbre, puis l'arbre lui-même, le tronc, les branches , les feuilles. D'abord les branches qui se disposent symétiquement, sur un seul plan. Puis comment les branches tournent, passent devant le tronc... Ne vous y trompez pas : je ne veux pas dire que, voyant l'arbre de ma fenêtre, je travaille pour le copier. L'arbre, c'est aussi tout un ensemble d'effets qu'il fait sur moi. Il n'est pas question de dessiner un arbre que je vois.J'ai devant moi un objet qui exerce sur mon esprit une action, pas seulement comme arbre, mais aussi par rapport à toute sorte d'autres sentiments... Je ne me débarasserais pas de mon émotion en copiant l'arbre avec exactitude, ou en dessinant les feuilles une à une dans le langage courant... mais après m'être identifié en lui. Il me faut créer un objet qui ressemble à l'arbre. Le signe de l'arbre. Et pas le signe de l'arbre tel qu'il a existé chez d'autres artistes... par exemple chez ces peintres qui avaient appris à faire le feuillage en dessinant 33, 33, 33, comme vous fait compter le médecin qui ausculte ... Ce n'est que le déchet de l'expression des autres... Les autres ont inventé leur signe... Le reprendre, c'est reprendre une chose morte : le point d'arrivée de leur émotion à eux, et le déchet de l'expression des autres ne peut être en rapport avec mon sentiment original. Tenez : Claude Lorrain, Poussin, ont des façons à eux de dessiner les feuilles d'un arbre, ils ont eux, inventé leur façon d'exprimer les feuilles. Si habilement qu'on dit qu'ils ont dessiné leurs arbres feuille à feuille. Simple manière de parler : en réalité, ils ont peut-être représenté cinquante feuilles pour deux mille. Mais la façon de placer le signe feuille multiplie les feuilles dans l'esprit du spectateur, qui en voit deux mille... Ils avaient leur langage personnel. C'est depuis un langage appris, il me faut trouver des signes en rapport avec la qualité de mon invention. Ce sont des signes plastiques nouveaux qui rentreront à leur tour dans le langage commun, si ce que je dis par leur moyen a une importance par rapport à autrui. L'importance d'un artiste se mesure à la qualité de nouveaux signes qu'il aura introduits dans le langage plastique.
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Propos rapportés par Louis Gillet, fevrier 1943

J'ai été frappé par l'exemple du vieux Renoir. J'allais le voir à Cagnes. Dans les dernières années de sa vie, ce n'était qu'un paquet de douleurs. On le portait dans son fauteuil. Il y tombait comme un cadavre. Il avait les mains bandées, des doigts comme des racines, tellement tordus par la goutte qu'il était incapable de tenir un pinceau. On lui passait dans son pansement le manche d'une brosse. Les premmiers mouvements étaient si douloureux qu'ils lui arrachaient une grimace. Au bout d'une demi-heure, quand il était en train, le mort ressucitait : je n'ai jamais vu d'homme si heureux. Et je me suis promis qu'à mon tour je ne serais pas un lâche.
(extraits de "l'allongé - Une visite à Henri matisse", Candide, 24 février 1943)
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J'ai à peindre un corps de femme : d'abord je lui donne de la grâce, un charme, et il s'agit de lui donner quelque chose de plus. Je vais condenser la signification de ce corps, en cherchant ses lignes essentielles. Le charme sera moins apparent au premier regard, mais il devra se dégager à la longue de la nouvelle image que j'aurai obtenue, ce qui aura une signification plus large, plus pleinement humaine. Le charme en sera moins saillant n'en étant pas toute la caractéristique mais il n'en existera que moins, contenu dans la conception générale de ma figure.
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Je n'ai jamais commencé une toile sans avoir le trac.
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Matisse à André Rouveyre 4 avril 1950
J’espère qu’aussi vieux que nous vivrons, nous mourrons jeunes.
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"QUAND J’EXÉCUTE mes dessins "Variations" le chemin que fait mon crayon sur la feuille de papier a, en partie, quelque chose d'analogue au geste d’un homme qui chercherait, à tâtons, son chemin dans l'obscurité. Je veux dire que ma route n'a rien de prévu: je suis conduit, je ne conduis pas. {...} Comme l’araignée lance (ou accroche?) son fil à l'aspérité, qui lui paraît le plus propice et de là à une autre qu'elle aperçoit ensuite, et de point en point établit sa toile."
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Nous allons à la sérénité par la simplification des idées et de la plastique
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«  L’exactitude n’est pas la vérité »
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