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Critique de Fandol


Fandol
19 décembre 2019
Je sors de la lecture de ce roman avec une impression mitigée. Pourtant, Jean-Baptiste Maudet m'a emmené sur les pas de John Harper, mi- torero, mi- cow-boy, qui vit une aventure complètement folle dans ce Mexique où la violence et la mort rôdent à chaque carrefour.

Matador yankee est le premier roman d'un auteur qui est géographe. Sa description très réaliste de la frontière américano-mexicaine me rappelle cette exposition, à la Fondation Carzou de Manosque où Bernard Plossu détaillait ses photos prises côté étasunien comme du côté mexicain, chaque fois mises en parallèle. Seulement, ces photos ont été prises entre 1965 et 1985. Or, tout a bien changé depuis et pas en bien !
Ce que décrit Jean-Baptiste Maudet est beaucoup plus actuel, même s'il ne donne pas de date. Il y a un mur, des réfugiés qui s'agglutinent à Tijuana pour tenter de passer la frontière, des hélicoptères US qui rôdent et John Harper, né à Los Angeles, blond aux yeux bleus, doué pour la tauromachie mais dont la vie est un échec complet.
L'auteur m'a plongé dans cette misère où l'argent et la drogue attirent ces hommes noyant leurs échecs dans l'alcool. Tout part de cette ville de Tijuana où Antonio est le gardien d'arènes à l'abandon. Son ami, Harper ne torée plus car la corrida a perdu son attractivité et ce n'est pas moi qui m'en plaindrai ! Les conquistadors espagnols avaient dû imposer cette coutume barbare, un des nombreux cadeaux faits aux autochtones avec les maladies…
Pour qu'Antonio lui éponge une énorme dette, Harper accepte d'aller toréer dans un village perdu dans la montagne, village dont le maire est le père de Magdalena qu'Antonio veut épouser. Les parents de la fille ne veulent pas de lui pour gendre mais Harper est chargé de leur remettre un cadeau de la part du prétendant…
Difficile d'en dire plus car tout va dégénérer et se transformer en une aventure de plus en plus rocambolesque avec d'autres protagonistes comme Miguel, le frère du maire, Adela et son grand-père, sans oublier la terrible Roberta qui tient un établissement plutôt louche où Harper a perdu beaucoup d'argent au jeu.
J'ai bien aimé l'aventure, les situations et les descriptions de la vie mexicaines, toujours par petites touches mais je suis resté sur ma faim à plusieurs reprises car j'espérais mieux. L'amour aussi est présent, révélant quelques surprises et un espoir fou.
Pour finir, l'auteur rappelle la fin de Butch Cassidy et de Sundance Kid poursuivis par les sbires de l'agence Pinkerton mais, pour cela, je conseille vraiment de lire Les Mémoires de Butch Cassidy, Mort ou Vif, de Roger Martin (éditions Dagorno).

Malgré tout, je reconnais que Jean-Baptiste Maudet trouve là une manière élégante, pleine de mélancolie, pour terminer l'odyssée de son Matador yankee, John Harper, qui pense être le fils caché de Robert Redford. D'ailleurs, les allusions au cinéma jalonnent ce roman qui a créé la surprise en décrochant le Prix Orange du Livre 2009, un bel encouragement pour l'auteur.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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