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Critique de Caro29


L'histoire est célèbre : Thérèse Desqueyroux, qui a tenté d'empoisonner son mari Bernard, bénéficie d'un non-lieu après que ce dernier a déposé en faveur de son épouse. Pas par amour – non, il n'y a pas d'amour entre eux – mais par peur du qu'en-dira-t-on. Et Thérèse se retrouve prise au piège de son crime, du regard des autres, de son mariage, de ses souvenirs et de sa vie. Elle est considérée comme un monstre car son crime n'a même rien de « passionnel ». Il a été commis par une femme froide et indifférente, de façon tout aussi froide et indifférente.

Tout au long de la route qui la ramènera auprès de son mari à Argelouse dans le sud-ouest de la France, nous assistons à l'introspection de la jeune femme qui prend le temps de faire défiler sa vie – toujours aussi froidement – pour comprendre ce qui l'a menée à commettre ce crime. Et elle reste invariablement bloquée devant une phrase : « Je l'ai épousé parce que… ». Mais non, elle ne le sait pas. Tout ce qu'elle sait, tout ce qu'on comprend, c'est qu'elle n'est pas heureuse, qu'elle n'aime pas sa vie d'épouse et de mère et qu'elle s'ennuie, un peu comme la Bovary. Ce qui rend le personnage de Thérèse Desqueyroux aussi complexe, c'est qu'il y a bien d'autres personnes malheureuses, ennuyées, qui ne se sentent pas à leur place. Mais très peu se tournent vers le crime, et froidement qui plus est. D'ailleurs, la mort est omniprésente dans ce court roman, tout comme l'odeur des chrysanthèmes…

Du fait de son anticonformisme et de son côté « monstrueux », Thérèse Desqueyroux est un personnage fascinant et ce roman éponyme l'est tout autant. Les nombreux passages introspectifs sont très intéressants et permettent d'appréhender cette personnalité atypique. Après avoir tourné la dernière page, je me suis quand même dit que j'aurais bien aimé savoir ce qu'est devenue cette jeune femme après avoir été « abandonnée » par Mauriac sur ce trottoir parisien…
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