AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Myriam3


Je suis partagée entre la nausée que m'inspire ces milieux petits-bourgeois provinciaux français d'avant 90 - des relents d'escales de vacances - et la force de ce récit très noir.
Dans ce roman, court heureusement, on étouffe, on s'asphyxie auprès de ces êtres qui ne semblent pas vivre, fats, hypocrites, vides, et que seul le regard des autres, le qu'en dira-t-on préoccupe.
Thérèse, la jeune Thérèse, là-dedans, parce qu'elle a été élevée ainsi, épouse l'un d'eux sans trop y réfléchir, elle qui a le malheur d'être intelligente et curieuse dans un milieu qui ne l'est pas. Ce n'est que lorsque son amie - une amitié plus nécessaire que choisie pour pallier à la solitude -, une fille pourtant très ordinaire loin de la vivacité de Thérèse, donc lorsque celle-ci s'éprend passionnément d'un homme qui ne lui est pas destinée, que Thérèse prend la mesure de la médiocrité de son mariage, des ses sentiments, en un mot: de sa vie.
La force de ce roman réside en partie dans le fait que Thérèse n'est pas seule, loin de là. Des filles, des femmes comme elle, j'en ai connu quelques-unes au cours de ma vie, des femmes d'une autre génération c'est vrai, peut-être les choses changent-elles enfin. Une sorte d'Emma Bovary, que seul le rêve, même s'il ne tiendra pas, peut apaiser un moment. C'est d'une dureté implacable, tellement déprimant...
Les personnages, tous autant qu'ils sont, sont détestables, Thérèse y compris, bien que ce soit à elle qu'on s'attache forcément. Je n'ai pas vu le film adapté par Claude Miller mais j'ai beaucoup de mal à me représenter Audrey Tautou dans ce rôle tout comme cette image en couverture où une larme noire coule sur sa joue me semble déjà trop empreinte d'émotion pour que j'y reconnaisse une Thérèse au-delà de la souffrance.
Un roman que je ne veux plus toucher, fini.
Commenter  J’apprécie          300



Ont apprécié cette critique (30)voir plus




{* *}