Elle déboucha sur une terrasse au pied de la façade ocre et blanche du Palais. Le souffle court, la jambe raide, elle se retourna pour contempler le paysage. Sous ses pieds se déroulait la langue de pierre des Cinq Cent Marches ondulant vers la Basse Cité. Sur sa droite, elle apercevait les Hautes Serres, non loin de la route partant vers Cyssadhée. Puis venaient les Bains et leurs cascades, ainsi que le Bois des Lumières sur un petit plateau. Face à elle s'étendait la forêt d'arbrals habités, au-delà de la place centrale et des Grandes Tonnelles, où elle avait déjeuné en compagnie de Telio, Aelide et sa collègue Laudine. À gauche, une autre voie importante se dirigeait vers une ligne claire vibrant dans l'air chaud. La mer ?
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- Pourrais-tu croire en l'incroyable ?
- Je suis prête à tout entendre. Quant à y croire, on verra plus tard.
Si on m'avait enfoncé un poignard dans le ventre, cela m'aurait fait moins mal. Je donnerais tout pour qu'elle me regarde ainsi.
Nos baisers furent divins. Du miel, de la fougue, du feu, du froid. Tout ce que j'aime.
Non, ne pas pleurer ! Il fallait qu'elle soit forte encore un moment, juste le temps de retrouver Karenn, sa maman, ses bisous, son amour et toute cette tendresse qui lui manquait terriblement.
Karenn s'aperçut qu'elle ne pourrait pas vivre sans sa fille. Jusqu'à présent, celle-ci avait été sa bouée de sauvetage. Si on la lui enlevait, elle coulerait, d'une façon ou d'une autre.
Elle avait eu l'horrible impression de tournoyer au cœur d'une nuit sans étoiles. Sans pouvoir hurler.
À son côté, le garçon passa plusieurs fois la main dans sa tignasse noire. Essayait-il de se coiffer avec les doigts ? Cela semblait peine perdue.
Lui faisait-elle une farce de gamine ? Cette histoire de manteau qui transportait les gens dans une autre réalité, il avait quand même du mal à gober ça. C'est qu'il en avait vu, des mondes étranges.. Il avait arpenté mille sentiers, routes et montagnes, et livré bataille un nombre incalculable de fois. Il avait vu des donjons, des mines, de riches cités, des châteaux en ruine et bien d'autres lieux encore. La plupart du temps, un avatar humain lui prêtait ses traits, mais il avait aussi revêtu les attributs d'un elfe, d'un nain, et parfois même de créatures bien moins sympathiques. On pouvait compter sur lui en cas de grabuge : il prenait sa hache, sa masse ou son épée et s'en allait taper dans le tas.