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Critique de chroniqueslivresques


De Daphné du Maurier, je n'avais lu auparavant que "La chaîne d'amour", son premier roman, pour lequel j'ai eu un gros coup de coeur et qui a été une de mes plus belles lectures de 2020. J'ai donc décidé de continuer ma découverte de son oeuvre avec son deuxième roman publié en 1932, "Jeunesse Perdue".

Je dois dire que j'ai été déçu par cette lecture. Peut-être en attendais-je trop, mais j'avoue que comparé à son précédent, j'y ai trouvé plus de défauts.
Pour ce qui est de l'histoire, on va suivre Richard, un jeune homme perdu, effacé par le succès de son père poète, et qui au début du roman s'apprête à se suicider. Il va être sauver in extremis par Jake, compagnon avec lequel il va décider de se lancer à l'aventure.

Le premier tiers du récit est génial : beaucoup d'actions, de péripéties, des descriptions sublimes et de l'action en mer (qui m'ont beaucoup rappelé "La Chaîne d'amour"), font que le récit est très palpitant et intriguant. Puis après cela, l'histoire bascule dans un autre registre jusqu'à la fin, registre qui m'a beaucoup plu au début, mais dont je me suis un peu lassé sur les 50 dernières pages.

Malheureusement ce qui ne l'a pas trop fait avec moi, c'est le personnage principal. le récit est écrit à la première personne, ce qui n'est pas du tout dérangeant et rend même un coté un peu plus original à l'ensemble.
Non le souci, c'est que Richard est un personnage insupportable à suivre, très égocentrique, pas du tout respectueux (avec qui que ce soit), bref, un parfait c***.
Le personnage est parfaitement construit d'un bout à l'autre, et ce n'est pas un problème d'écriture, c'est juste que j'ai trouvé difficile de devoir suivre toute son histoire uniquement à travers ses yeux, avec ses remarques qui donnaient envie de lui donner des baffes.

Ce roman est en fait une réflexion sur la jeunesse et le passage à l'âge adulte, sur les questions que l'on peut se poser et les envies que l'on peut avoir à cette période. Il est intéressant de noter que Daphné du Maurier a bâti ce récit autour d'un personnage central masculin détestable, ce qui remet en cause la bêtise de certains hommes, et l'évolution de celle-ci avec leurs âges. En revanche, le traitement du personnage féminin est bien plus positif, et intelligent.

En fait, si je devais reconnaître une des choses qui m'a gêné, c'est que j'ai eu l'impression que tout le récit tendait vers un final plein d'enjeux qui se résolvaient, et finalement le soufflet est retombé. L'autrice est resté très soft, proposant une histoire "tranche de vie" alors que je pensais retrouver plus de rebondissements que cela. Peut-être que la fin arrive aussi trop vite, comparé aux nombreux événements qui se sont déroulés, surtout sur la deuxième partie.

Mais s'il y a bien une chose que je garderais encore une fois de cette histoire, c'est la plume de Daphné du Maurier. Toujours aussi efficace, évocatrice, il ne m'a fallu que 5 pages pour être déjà embarqué dans l'histoire, sans que je puisse rien y faire. Ces descriptions de Londres, de Scandinavie et de Paris m'ont épatés, tant elles étaient réalistes et totalement subjuguantes. L'autrice avait définitivement un talent de conteuse innée, tout simplement magistral.

C'est certes une déception pour moi, et sûrement pas un des meilleurs romans de l'autrice, mais ce n'est pas cela qui m'empêchera de découvrir le reste de ses écrits !
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