Citations sur Jeunesse perdue (64)
" Tu sais, dit-elle, tu avais absolument raison en ne voulant pas qu'on se marie. C'est beaucoup plus amusant comme ça, tu ne trouves pas ? On ne se sent pas lié du tout. On peut se quitter si on veut. "
Je fus surpris de ces paroles. C'était fort bien pour moi de mépriser le mariage mais, je ne sais pourquoi, cela prenait un autre sens, venant d'elle.
Être jeune, c'est une chose que tu ne comprendras, dit-il, que quand tu ne le seras plus, et ce sera alors comme un éclair qui te laissera un peu plus sage qu'avant. Mais, si tu écoutes bien, tu entendras dans l'air comme l'écho d'une chose perdue, comme un oiseau dont on ne peut définir la chanson, trop haut, trop loin, pour qu'on l'atteigne, et qui dit : Je ne serai plus jamais jeune, je ne serai plus jamais jeune.
Je ne me demandais pas qui il était ni d'où il venait, je savais seulement qu'il y avait en lui une espèce de resplendissement qui me soulevait au-dessus de moi-même, humiliant par sa grandeur le lâche qui était en moi.
Je me dis que, à quel point que deux êtres puissent se donner l'un à l'autre, faire partie l'un de l'autre, ils sont bien obligés de constater avec un peu de désespoir que chacun reste en face de soi-même dans un grand abime de solitude.
"Etre jeune, c'est une chose que tu ne comprendras, dit-il, que quand tu ne le seras plus, et ce sera alors comme un éclair qui te laissera un peu plus sage qu'avant. Mais, si tu écoutes bien, tu entendras dans l'air comme l'écho d'une chose perdue, comme un oiseau dont on ne peut définir la chanson, trop haut, trop loin, pour qu'on l'atteigne, et qui dit : Je ne serai plus jamais jeune, je ne serai plus jamais jeune."
Je me méprisais d'être capable de manger, capable de perdre conscience dans le sommeil. C'était mal de regarder le ciel le matin et de se plaire à regarder le soleil. C'était mal d'acheter un paquet de cigarettes, de s'asseoir sur un mur en bâillant après un repas, de sourire malgré soi parce que le soleil était chaud.
Cela ressemblait à oublier Jake.
Je lus les magazines littéraires, dévorai les critiques des livres récents pour voir s'ils ressemblaient au mien. Ils m'inspiraient tous de l'antipathie ; je trouvais qu'il y avait trop de gens qui écrivaient en Angleterre, trop de gens qui avaient des idées.
Sur une branche d'un des arbres j'entends un oiseau chanter. C'est une note qui paraît venir de très loin, douce et claire comme un soupir dans l'air. et il y a là quelque chose de beau et quelque chose de triste. On dirait d'abord un coeur perdu, puis il retrouve le bonheur ; parfois plein de regrets, parfois plein de joies.
Et il semble dire : "Je ne serai plus jamais jeune...Je ne serai plus jamais jeune."
Chapitre X
" (…)
- Oh ! Hesta, mon amour.
- Dick, je voudrais pouvoir avoir un bébé.
- Un bébé ? Seigneur ! Et pour quoi faire ?
- Je ne sais pas ; quelquefois, il me semble que je mourrai si je n'ai pas d'enfant.
- Hesta chérie, mais tu es folle. Je ne peux pas imaginer une pire catastrophe. Non tu le vois ici en train de piailler ?
- Oui.
- Mon Dieu, personne ne me fait rire comme toi. Quelle idée impossible ! C'est la chose la plus drôle que j'aie jamais entendue. C'est une blague, au moins ?
- Oui… C'est une blague. "
Elle se détourna.
les cales du canot ôtées, nous nous y cramponnâmes, n'écoutant aucun ordre, n'en entendant aucun, nous piétinant dans la peur et la détresse. Nous étions trop nombreux ; nous nous disputions les places, la haine dans l'âme, luttant avec frénésie dans un désespoir atroce.