Excellente bande dessinée !
Totale maîtrise de la narration ! À chaque fin de double page correspond un subtile suspense dont les différentes intrigues, sans cesse repoussées, sont magistralement résolues en une véritable fin. le récit, qui peut paraître quotidienniste un premier temps, parvient à faire rejoindre, en marge de l'Histoire du XXème sièce, le commun et l'héroïsme. Tout y est ! Bravoure, conformisme, innocence, virilité, érotisme, destin. Chaque sujet y est subtilement traité, si subtilement parfois qu'une remarque ici ou là me fera noter tel détail qui m'avait échappé.
C'est ma première lecture de Mawil qui m'apparaît être, vous l'aurez compris, un grand auteur.
Encore bravo et merci.
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J'ai beaucoup aimé ce roman graphique très touchant. Pourtant, il ne s'y passe finalement pas grand-chose d'original. Des intrigues de cour de récré, des embrouilles entre gamins. La confrontation entre Mirco, le garçon normal, le bon allemand bien élevé, intégré dans l'univers qui est le sien, discret, qui jongle entre l'école, ses cours de piano, la messe, et le bad boy un peu rebelle, un peu détaché, conscient que son univers ne lui correspond pas. Même Torsten est très attachant à sa manière et c'est aussi l'histoire de ces deux garçons que tout oppose et qui trouvent peu à peu leur place l'un grâce à l'autre. Autour d'eux, on retrouve toute une série de personnages enjoués et plein de vie, et j'ai même souri en voyant que la délégué un peu trop fayote qui aime prendre les choses en main se nommait Angela Werkel.
Mais il s'agit aussi d'un témoignage intéressant sur la vie quotidienne dans un Berlin-Est qui vit ses derniers moments. On entend entre deux portes, à la radio, ces ragots sur ce qui se passe à l'ouest, de ce qu'on a le droit d'y faire, d'y voir. Musique, livres, culture, tout cela avec un petit goût d'interdit que l'on cherche à se procurer en douce, dans les recoins glauques de la ville, avec un ridicule évident mais en même temps grinçant. A hauteur d'enfant, cela donne un fil rouge sur ce qu'on a le droit de faire ou pas à la récré et notamment sur le ping-pong, sport autorisé parce que chinois (donc communiste) n'est pourtant pas assez droit pour devenir l'attraction de la fête des pionniers. Pourtant, l'organisation du tournoi devient un enjeu énorme pour ces enfants.
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