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Critique de sylire


sylire
17 septembre 2014
a carrière officielle d'écrivain de Joyce Maynard commence en 1972. Elle a 18 ans et vient d'écrire un article dans le New York Times, suscitant l'admiration des lecteurs du journal, notamment celle de J.D. Sallinger avec lequel s'instaure une relation épistolaire. Quand ils se rencontrent "pour de vrai", Joyce est séduite par cet homme charismatique, plus âgé qu'elle de 35 ans. Laissant ses études en plan, elle s'installe avec lui. Un an plus tard, l'écrivain la met dehors brutalement, la laissant anéantie... Vingt-cinq ans plus tard, alors que sa propre fille a dix-huit ans, Joyce Maynard éprouve le besoin de revenir sur cette période marquante de sa vie. Dans ce long récit de 500 pages, elle tente de comprendre comment et pourquoi elle est tombée amoureuse de cet homme. Puis, elle revient sur "l'après Sallinger".
Les personnages principaux des romans de Joyce Maynard sont des adolescents ou de jeunes adultes. La romancière est fascinée par cet âge de la vie. Dans ses romans, les personnages reviennent souvent en arrière pour comprendre leur parcours de vie. C'est le cas dans "Et devant moi le monde". Joyce Maynard évoque une mère envahissante et impudique, un père alcoolique. Des parents peu protecteurs mais aimants, qui la stimulent intellectuellement et l'incitent à écrire. Fragile et peu sûre d'elle, Joyce aurait besoin d'être valorisée et encouragée et c'est tout l'inverse qui se produit quand elle vit avec Sallinger. Après la rupture, une longue reconstruction l'attend, avant de devenir la femme épanouie qu'elle est aujourd'hui.
On peut reprocher à Joyce Maynard de dévoiler une histoire d'ordre privée. Elle écorne l'image de Sallinger, ne cache pas les défauts de ses parents et ne présente pas son ex-mari sous le meilleur angle. Toutefois, je ne suis pas choquée par ces révélations parce qu'elles interviennent longtemps après les faits et qu'elles n'ont pas de caractère revanchard. Joyce Maynard a pris le temps de la réflexion, offrant à ses lecteurs une analyse construite et dépassionnée. L'écrivaine a longtemps été présentée comme la porte-parole de sa génération sur un malentendu. Elle s'est servie d'une partie de sa vie pour écrire des chroniques dans les journaux, passant sous silence les moments difficiles, les erreurs, les égarements, les traumatismes. En révélant la vérité, elle cesse d'être une icône et permet aux femmes de se reconnaître en elle, de réfléchir à leur propre parcours de vie.
J'aime vraiment de plus en cette auteure...
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