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Critique de missk_paris


J'ai découvert Joyce Maynard en toute fin d'année dernière avec « Où vivaient les gens heureux ». J'avais été très touchée par ce pouvoir qu'elle a d'écrire avec des mots simples une histoire universelle tout en touchant ses lecteurs au plus profond d'eux-mêmes.
 
Cette fois, nous sommes à la croisée d'un roman de formation et d'un roman policier. Rachel, la narratrice, est écrivaine. Elle raconte son enfance en faisant un arrêt particulier sur l'adolescence, non parce que les hormones de cette jeune fille sont en ébullition (ce qui est aussi le cas), mais surtout parce qu'un tueur en série rôde dans les montagnes du Marin County, à quelques encablures de San Francisco. 
 
Ce roman c'est celui de deux soeurs livrées à elles-mêmes après la séparation de leurs parents. Rachel et Patty grandissent sans entraves, l'imagination débordante, palliant ainsi le manque de télévision et d'attention de cette mère dépressive (on imagine ces scènes où, allongées dans les jardins de voisins possédant une télévision, elles ré inventent les dialogues des séries dont elles ne voient que les images au loin). Elles vouent une admiration sans borne pour leur père, Tony, inspecteur de police, le meilleur, reconnu pour ses talents à mener les interrogatoires les plus difficiles. C'est lui qui sera chargé de l'enquête pour retrouver ce psychopathe.
 
J'ai aimé le regard de ce père, de cet homme amoureux de toutes les femmes, qui déjà en 1979, date des faits, a un discours profondément féministe (et protecteur). 
J'ai aimé le lien puissant entre ces soeurs, parfois mis à rude épreuve mais toujours présent même dans les moments les plus difficiles.
J'ai aimé ces chapitres qui commencent par « cet automne-là ; c'était la nuit ; ce jour-là … » où on soupçonne qu'il va se passer quelque chose d'important, qui tarde à venir sans qu'on en veuille à l'autrice de faire durer le suspense.
J'ai aimé cette écriture parfois drôle et légère, le plus souvent nostalgique qui fait de roman une véritable ode à l'adolescence féminine : les émois d'une jeune fille, son corps qui tarde à changer, les émotions qui l'assaillent (ou la laissent de marbre).

Une seconde fois Joyce Maynard m'aura émue avec sa plume sensible et délicate qui raconte la vie de tous les jours « tout simplement ».

Et je rassure celles et ceux qui ne courent pas après le côté policier, que ce livre ne vous effraie pas, ce tueur en série n'est finalement qu'un prétexte.
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