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Critique de alouett


Douze enfants d'une dizaine d'années, filles et garçons, entre cette année à l'école de la Ligue des voleurs. Au programme, cours de tir, d'infiltration, étude de la cryptographie pour devenir le meilleur braqueur de la promotion ». Pour Clémence, l'école devrait être une formalité. Fille de voleurs, l'art de la rapine fait partie de sa vie et des sujets de conversation depuis qu'elle est toute petite. Comme tous les membres de la Guilde des voleurs, ses parents ont donc inscrit leur enfant à l'école de la Ligue. L'avenir de la jeune fille est tout tracé : elle sera un bandit, comme ses parents. Sauf que Clémence a d'autres rêves, comme celui d'apprendre la géographie, la grammaire, la géopolitique ou la biologie dans une école « normale ».



Des non-dits, des cachotteries, des phrases qui ne sont pas finies et qui en disent longs… tout cela, ce sont les indices que Maïa Mazaurette jette dans les premières pages du scénario. La scénariste met la puce à l'oreille et laisse largement entendre que la situation ne plait pas à sa petite héroïne. En apparence, Clémence file droit, réussi brillamment à l'école, fait la fierté de ses parents. Mais l'enfant a d'autres projets malheureusement pour elle, elle n'a pas les moyens et encore moins la possibilité de les concrétiser. L'auteur imagine un monde bourré de codes de conduite et de secrets. Elle invente un monde secret, une guilde de voleurs qui vit dans la cité. En apparence, tout est normal. le petit pavillon de banlieue est cosy, la voiture familiale est bien entretenue, les enfants vont à l'école… le commun des mortels ignore tout de leur activité délictueuse. Mais à l'intérieur du clan, les codes assurent aux membres que le secret est bien gardé. La guilde a ses écoles, ses propres canaux d'informations. Il est impossible d'y entrer, impossible d'en sortir. Il n'est pas autorisé de fréquenter les « gens normaux », encore moins de les inviter chez soi… il y a un petit côté « Harry Potter » là-dedans, Poudlard est remplacé par la Ligue, la magie par le cambriolage.

Une fois qu'on est dans l'état d'esprit adéquat, les dialogues ne sont plus si surréalistes. Un « Je peux prendre 4000 euros, maman ? » est une question tout à fait normale quand on est l'enfant d'un couple de grands bandits. Maïa Mazaurette montre pourtant que les questions sont les mêmes : comment satisfaire les exigences parentales quand celles-ci ne correspondent pas à vos valeurs ? Comment respecter les règles quand celles-ci ne correspondent pas à notre éthique ?

Un album jeunesse au sujet épineux. Ce pourrait être tendancieux mais le personnage de la fillette ne manque jamais de questionner l'ordre établit par cette société secrète et cela semble suffire au jeune lecteur pour relativiser les choses. le seul bémol est qu'il n'y a qu'un seul personnage pour critiquer le bien-fondé de cette guilde de voleurs et sentir un malaise face au caractère immoral de leurs agissements. Quoi qu'il en soit, cet ouvrage est à mettre entre les mains d'un jeune lecteur capable de prendre les choses au second degré…

Côté graphique, rien à redire. Les dessins de Céline Liégeois (aka « Dagda ») sont très lisibles et ludiques. Les couleurs chaleureuses sont un peu car elles contribuent à rendre cet univers convivial et attrayant. Après, c'est un travail graphique réalisé à l'ordinateur, avec un rendu tout rond et des contours bien lisses mais vu que ça plait au jeune lecteur, on ne va pas pinailler même si avec une telle illustration en couverture, je m'attendais à un dessin plus fin, plus travaillé, plus… sensationnel. Petite déception à ce niveau.
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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