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Critique de som


som
13 juillet 2013
Titre bien mystérieux pour l'un des plus beaux et plus classieux romans graphiques du moment. Asterios incarne la réussite à l'américaine. Fils d'immigrants, il est devenu un brillant architecte (surtout théorique), un intellectuel reconnu et adulé, marié à Hana aussi sensible qu'intelligente. Alors qu'il atteint la cinquantaine, sa vie vole en éclat. Ayant tout perdu, il s'engouffre dans un bus pour un nouveau départ.
On l'a compris, David Mazzuchelli utilise son double de papier pour dresser un bilan de vie, entre réussite et échec, fantasme sur une nouvelle vie, traverse une crise de conscience et redoute la perte de l'innocence autant que le spectre de la mort, sans parler des amours défuntes ou celles auxquelles on renonce avant qu'elles n'aient commencé. Bref, voilà notre héros plongé en pleine quête existentielle. Les grandes figures de la mythologie grecque et de la science l'accompagnent comme ils le peuvent sur ce chemin chaotique.
Asterios Polyp est aussi, voir surtout, une performance graphique de tous les instants : jeu sur les codes visuels, usage percutant des couleurs selon les situations réelles et le ressenti du narrateur, tremblement du trait lorsqu'un personnage s'effondre alors d'autres se réduisent à une construction schématique de volumes. Que dire du choix de la gamme chromatique ? Aucune couleur franche, pas de trace de noir, mais des pastels à foison dans un rendu mate très réussi. L'alternance de duos de couleurs (rose et bleu versus jaune et mauve) rythme tout le récit. Ce parti pris esthétique s'avère risqué. On adore (c'est mon cas) ou on déteste. Ma seule petite réserve porterait sur la très grande distance psychologique du personnage principal, l'émotion en prend un coup.
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