AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jeandubus


Le bon usage des compliments.

Isabel Dalhousie est une dinde qui plus est une riche dinde vivant en Ecosse, A Edimbourg.

La quarantaine passée, elle est directrice à mi-temps d'une publication philosophique. Elle pique le petit ami de sa nièce et se fait faire un enfant mais refuse de partager avec le père plus que d'agréables moments jusqu'à lui demander d'attendre en réponse à sa demande en mariage... (belle muflerie)

Elle s'entiche d'un tableau représentant un paysage de l'île de Jura (Hébride intérieure) dont la valeur aux enchères de 20 000 £ équivaut à un an de traitement de son jeune et fougueux amant.

Au diable les scrupules, elle a hérité de onze millions de livres sterling, ce qui la met à l'abri du besoin.

Répudiée par le comité de lecture de sa « Revue » elle met 200 pages à se rendre compte qu'elle pourrait très bien la racheter à son prix dérisoire de 60 000 £ soit trois fois le prix du tableau. Tout çà pour "contrer les manigances d'un obscur philosophe adepte des coups tordus » (4° de couv').
Et dans ce rayon elle tient la distance, la « famous grouse » dont on ne sent ni la clarté ni la courtoisie d'un comportement globalement solipsiste.

Quand elle se rend sur l'île de Jura (180 habitants dont elle ne connait presque personne (sic) soit le directeur de l'unique distillerie et les propriétaires de l'unique hôtel …. Rires) c'est pour mener une sorte d'enquête artistique convenue puisqu'il faut bien qu'il se passe quelque chose, en dehors d'elle, dans ce roman.

Voilà donc un aperçu du « monde raffiné d'Isabel » promis en quatrième de couverture et la « façon féroce » dont s'y livrent les combats.

Une telle accumulation de sottises – la cougar est malgré la très haute idée qu'elle a d'elle-même, une sacrée gaffeuse – ne peut naître que d'un esprit profondément misogyne et du reste la signature du livre est masculine.

Alexander McCall Smith est l'auteur dont le seul intérêt est de tenter de nous donner le goût de l'Ecosse par le biais de ses paysages et de ses moutons. Mais Peter May est cent coudées au-dessus.

Dans le monde raffiné de son personnage ,il n'y a ni pauvres ni chômeurs, ni punks, ni foot, ni bière.... il y a la Saab d'Isabel, les biberons de Charlie, et la serviette éponge qui tombe des reins nus de Jamie qui fait rougir mémé.

Aucune femme ne pourrait défendre un tel personnage (en dehors des folles lubriques inclassables et vivant mal leur féminité) dans un roman.

Alexander a dû en baver d'abord avec sa mère. En tout cas celle-ci ne lui a pas transmis l'incomparable humour britannique..


A l'occasion je lirai une des 8 enquêtes Mma Ramotswe pour voir si ce bon usage des compliments est un accident ou un rite.


Commenter  J’apprécie          181



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}