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Critique de Litteraflure


D'os et de lumière est un récit mystique, métaphysique, cosmique, poétique, un flot de mots furieux, tantôt bercé par la grâce, tantôt soulevé par l'injustice du monde contemporain qui, à l'image d'une machine rouillée, s'enraye au désespoir du narrateur, ingénieur honnête et chevronné, oui, un monde que son concepteur présumé – j'ai nommé Dieu – semble avoir abandonné à son propre délabrement, mais à cet état des lieux l'ingénieur ne se résout pas, il souffre, tel un Deus ex machina impuissant devant le dérèglement des choses (le tracteur de son père, la voiture de sa femme, le dallage de l'école, l'approvisionnement défectueux en eau de la ville), lui qui rêve d'harmonie, lui qui fustige les politiques responsables de nos malheurs et des guerres après lesquelles ceux de sa trempe, les ingénieurs, ont le devoir de reconstruire, de perpétuer l'ordre des choses et d'empêcher l'irréversibilité d'un chaos qui se manifeste dans chaque détail insignifiant de nos vies, comme ce jour où Marcus, notre ingénieur, enfin soulagé du poids de son existence et accédant à une forme de plénitude, ressent une insignifiante douleur à la poitrine, écho de la fragilité de son être, miroir déformé de ce monde vacillant dont Mike McCormack décrit si bien l'évidente décrépitude dans un texte endiablé, minutieux, exalté et d'une stupéfiante maîtrise que l'absence totale de ponctuation rend haletant, et que j'ai tenté de reproduire ici dans cette chronique sans avoir la certitude d'y être parvenue
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