Je suis un sceptique, m'avait-il répondu. S'il y a un Dieu, et si jamais il se met en quête d'un honnête homme, il devra faire son choix parmi les sceptiques.
"Le taureau représente le héros tragique,dit-il,et le matador symbolise l'arbitraire du destin.Il lui tranchera la moelle épinière pour que la mort soit relativement moins douloureuse."
Rowland essaya de considérer la chose sous cet angle .Mais en dépit de tous ses efforts,il ne vit qu'un boucher affublé de fanfreluches qui tailladait le cou d'un taureau à coups d'épée en ayant manifestement toutes les peines du monde à trouver sa moelle épinière;et un animal terrifié , chancelant , couvert de centaines de plaies crachant le sang.
Ce fut la dernière fois que Rowland assista à une corrida;
"Si je comprends bien,tout ça n'est donc qu'un jeu?dit-il.Un peu comme Hallowen?
-Enfin , à une différence près ,et elle est de taille,répondit Macphee. Si nous n'avions pas eu l'air effrayé, ils se seraient sentis insultés.Et du coup ,ils auraient pu tout à fait décider de nous tuer quand même.
Et puis je croyais que les femmes s’intéressaient moins au mystère qu’à la sécurité et tout le reste, non ?
- Sans doute », m’a-t-elle répondu sans grande conviction.
Il savait bien que les unions les plus improbables étaient souvent heureuses alors même que les plus prometteuses en apparence semblaient viciées jusqu’à la moelle par quelque tare secrète qui les empêchait de durer.
Mais qui peut arriver à comprendre ce que les autres font ? Nous avons déjà bien assez de mal, souvent, à arriver à comprendre ce que nous faisons nous-mêmes.
" Pour la plupart des universitaires modernes, ces vieilles conceptions sont un peu comme la lumière des étoiles - frappante, certes, mais mortes "
" Si vous ne savez pas ce que vous cherchez, comment saurez-vous ce que vous avez trouvé?"
— Et l’honnêteté là-dedans ? lui ai-je dit. Le véritable amour, n’est-ce pas de pouvoir dévoiler son âme à la personne que l’on aime et d’en être aimé davantage encore ?
— Peut-être que c’est l’inverse, m’a-t-elle répondu. Peut-être faut-il d’abord aimer, sans vraiment savoir grand-chose de l’autre. Et cet amour devient alors si fort qu’aucune révélation ne pourra jamais le détruire. » Elle réfléchit quelques instants. « C’est bien le cas de l’amour d’une mère, non ? Comment expliques-tu l’amour d’une mère ? » C’était de ces questions posées pour souligner combien il était impossible d’y répondre.
[...] Je lui ai dit combien je trouvais curieux de constater que tout comme les bébés, les personnes âgées se ressemblaient souvent. J’ai avancé l’hypothèse que, pour ce qui était des bébés, la vie n’avait pas eu le temps d’apposer sur eux de marques distinctives, alors que, dans le cas des personnes âgées, les années les avaient dépouillées de la plupart de leurs caractéristiques. « On dirait que le temps les arase, en leur restituant la ressemblance qu’ils avaient au départ, ai-je dit avec des accents poétiques. Comme d’anciennes chaînes de montagnes devenues des collines. » Ma femme s’est contentée de pouffer de rire