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Critique de Pecosa


Le rêve américain, Horace McCoy, il lui rentre dans le lard, il le pulvérise, il le piétine. Il le foule si bien au pied qu'il a moins de succès avec ses personnages de romans noirs qu'un auteur qui mettrait en scène un privé ou un flic dur à cuire navigant en eaux troubles mais en bonne compagnie (féminine).
Prenons pour exemple Adieu la vie, adieu l'amour... (Kiss Tomorrow Goodbye) . Un héros viril, intelligent, qui a étudié à l'université, souffre d'un complexe de supériorité: Il vaut mieux que ses compagnons d'infortune qui purgent leur peine dans une sinistre ferme prison. Cotter se fait la malle, grâce à sa maitresse et à quelques complices, puis prend l'argent où il se trouve, en braquant.
Cotter est violent. Tout ce qu'il convoite, il s'en empare et s'acoquine avec des acolytes aussi dénués de moralité que lui. Il peut le faire, il est malin, ambitieux, et ne se fait pas pincer, c'est vrai, quoi, il vit en Amérique. C'est son droit.
Mais Cotter a des failles, de violentes crises de panique et d'angoisse qui le poussent à tuer. Rien ne semble pouvoir mettre un terme à sa violence, pas même une femme.

Au cinéma c'est James Cagney qui l'incarne dans le Fauve en liberté, Cagney, la teigne la plus méchante de Hollywood, l'acteur qui écrase un demi pamplemousse sur le visage de la pauvre Mae Clarke  dans L'Ennemi public ou qui a l'air bon pour l'asile tant il est excellent en psychopathe dans L'Enfer est à lui.

Horace McCoy, archétype du héros américain, récipiendaire de la Croix de Guerre en août 1918, octroyée par le gouvernement français, ne nous sert pas des figures héroïques. Adieu la vie, adieu l'amour… est le récit d'une chute infernale, narrée avec beaucoup de maitrise et de réalisme. Il introduit une dimension psychiatrique dans la description de son personnage principal, et poursuit son exploration sans concession d'un pays rongé par une soif inextinguible de richesse, malgré les ravages de la Grande Dépression, une nation qui ne laisse ni place, ni espoir aux plus pauvres de ses citoyens.
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