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Critique de Plumefil


Après avoir beaucoup apprécié "Un goût de cannelle et d'espoir" de Sarah McCoy, j'ai poursuivi sa bibliographie avec "Le bruissement du papier et des désirs" dont la lecture m'a beaucoup moins enthousiasmée. Si l'intérêt du sujet peu connu de l'esclavage au Canada est indiscutable, la façon superficielle dont il est abordé m'a laissé dubitative. Nullement découragée par ce sentiment mitigé, je viens de terminer "Un parfum d'encre et de Liberté" en décidant que ce sera, sans doute, mon dernier de cette autrice.

L'écriture n'a rien d'exceptionnelle cependant, il n'est pas à dédaigner qu'elle se lit bien. Malheureusement pour moi, cela ne suffit pas pour permettre un bon moment de lecture, surtout quand l'autrice s'attaque à des périodes historiques. Elle reprend la vie de Sarah Brown, fille du célèbre abolitionniste John Brown, dans les années 1860. Il y avait une belle matière à informer les lecteurs, de manière ludique, sur la sombre période que furent la Guerre de Sécession et ses conséquences, tant sur les Sudistes que sur les anciens esclaves. Sans vouloir aborder le sujet avec dogmatisme comme dans un livre d'Histoire, Sarah McCoy le traite avec beaucoup de légèreté en insufflant un insupportable romantisme, procurant au récit une bonne dose de mièvrerie malvenue, prenant bien trop de place au détriment du combat humain.

Deux périodes sont mises en parallèle, avec les deux principales protagonistes, l'une réelle, Sarah Brown, l'autre de fiction, Eden Anderson en 2014, ainsi qu'un fil conducteur constitué d'une tête de poupée ancienne en porcelaine et d'un lieu de vie commun. Ce procédé devient récurrent chez l'autrice et, pour moi, il anéantit toute possibilité de surprise puisque l'intrigue ne laisse aucun doute sur la suite des événements à venir. En toute franchise, les amateurs de bluettes seront peut-être séduits s'ils ne sont pas rebutés par L Histoire sombre de la fuite des esclaves vers leur liberté, tandis que les dévoreurs d'Histoire risquent d'être irrités par ce mélange incongru avec un survol, sans approfondissement enrichissant, sur une période chaotique et fratricide de l'Histoire des États-Unis.

Entre une jeune militante convaincue et une femme moderne en mal de maternité, mon intérêt a été capté par une adolescente dégourdie, Cleo. C'est assez maigre comme "butin" émotionnel ! En conclusion, j'ai trouvé cette lecture assez inégale. Tantôt vive et entraînante, tantôt poussive et brouillonne, je ne me suis pas sentie très à l'aise dans cette construction bancale dans laquelle il m'a fallu attendre le dernier quart du livre pour éveiller, un peu, ma curiosité. Je pense qu'il y avait matière à un magnifique roman, une épopée grandiose, mais par manque de souffle et de profondeur, je me suis retrouvée frustrée comme devant un pétard mouillé.

N'ayant pas le bagage nécessaire pour lire le texte en VO, je me suis contentée de la version française. Toutefois, je trouve le titre original bien plus adapté au récit, concernant l'organisation des expéditions clandestines pour sauver les anciens esclaves, que sa traduction quelque peu rocambolesque. En serait-il de même pour le contenu ?
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