Remo Cobb, dont le titre du livre nous informe qu'il se prépare des lendemains difficiles, est un avocat new-yorkais de renom. Les pires caïds font régulièrement appel à lui pour se sortir de situations dans lesquelles on imagine mal comment ils pourraient prendre autre chose que de la perpétuité mais non, pas d'inquiétude, Cobb est un bon donc il les tire toujours de là, tranquillement, sans forcer. Ok, pourquoi pas, c'est sûrement un as du barreau, on en connaît quelques uns ici, des Garçon, des Vergès et autres Baudet. Pas de problème... mais en fait si, il y en a un de problème avec Cobb, c'est qu'on se demande où il trouve le temps de préparer ses plaidoiries vu que chaque fois que
Mike McCrary nous en parle (c'est à dire environ tout le temps) c'est pour nous le présenter en train de défriser la chicorée de tout ce qui porte jupons, se bourrer la gueule et se gaver de cachetons et ce, si on comprend bien, environ 18 heures par jour. Alors je dis pas qu'on ne trouve que des jansénistes dans les hautes sphères de ce genre de profession, sûr que non, on sait bien ce qu'il en est la plupart du temps quand ils finissent par être éclabousser par des affaires compromettantes mais là disons que c'est un peu too much pour que la mayonnaise prenne.
C'est dommage parce que pour le reste, si on attend pas autre chose que ce que ce livre promet, à savoir un court roman bien nerveux tout plein de méchants psychopathes pour qui le mot conscience doit être un truc chiant qu'on trouve au supermarché entre les couches Tena et les Pampers, prêts à tout pour récupérer le butin d'une banque qu'ils avaient fait sauter avant de faire un petit séjour à l'ombre et bien décidés à faire la peau à des mi-méchants (parce que des gentils, des bons, des sympas... ici y'a pas) qui maintenant que ça tourne au vinaigre se retrouvent bizarrement tout disposés à se ranger des voitures...
Bref, si on veut passer un bon moment avec un petit noir coupé à l'humour de la même couleur, on est au bon endroit alors si on avait pu prendre une seule seconde le personnage principal au sérieux, ça aurait donné du pas mal, pas de l'inoubliable non, mais c'est pas spécialement ce qu'on demande à la collection Neo Noire de Gallmeister mais pour le coup, ce titre-là est au niveau du Bon Fils de
Steve Weddle, c'est à dire quand même un bon cran (voire deux) en dessous de ses petits camarades du même catalogue.