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Critique de Bibliorium


[au risque de me répéter: regarde-moi cette magnifique couverture. Les éditions Toussaint Louverture savent décidément y faire!]
Bonne année, bonne santé, ne va pas te faire étriper pour une montre à gousset! Les douze coups résonnent dans les rues de ce New York de l'année 1882. Dans le quartier malsain du Triangle noir, les enfants démunis courent les rues en haillons, tentant de dérober ce qu'ils peuvent aux hors-la-loi ivres morts qui trainent dans les rues pendant que la vie elle-même essaie de survivre et que les prostituées vont se faire avorter clandestinement. Seules celles qui n'en réchappent pas ont l'honneur des beaux quartiers, en finissant sur une table de dissection clandestine d'un groupe d'étudiants en médecine, à deux pas de dames de bonne famille qui s'ennuient dans leurs boudoirs et de messieurs propres sur eux qui boivent un coup de trop et théorisent sur la pauvreté sans la connaître. Bref, tout est normal, que l'on soit né sous une bonne ou une mauvaise étoile. Mais l'équilibre va être bouleversé. Car voilà que Maggie, courtisane membre de la famille Shanks, voit surgir son mari évadé de prison et tuer le monsieur avec lequel elle « officiait » sous sa couette. Une petite étincelle pour un grand incendie: car James Stallworth, juge froid et intraitable, va s'emparer de l'affaire autant par pure politique pour montrer les Républicains sous un nouveau jour que par un goût de la justice sans nuance. Souhaitant éradiquer la mauvaise graine du Triangle noir où rien ne tourne rond, il va s'acharner sur le clan des femmes Shanks, de la doyenne prêteuse sur gages dont il avait déjà envoyé le mari à l'échafaud, aux deux petits jumeaux qui apprennent le vice comme on apprend à lire et à écrire, en passant par la faiseuse d'anges et la faussaire muette. Mais quand on nait du mauvais côté de la barrière, on a de la ressource… Comme toi j'imagine, j'ai découvert Michael McDowell grâce à sa saga de "Blackwater" dont les couvertures font flamboyer ma bibliothèque. J'avais beaucoup aimé, en particulier le jeu de ficelles tirées pour s'emparer du pouvoir qui me faisait penser que le pan surnaturel était presque superflu. J'avais raison: ici tout est 100% réaliste, le jeu de bascule du pouvoir entre la famille malfamée pas si méchante et la famille aisée pas si gentille occupe le centre du récit et les ambitions, tares, affinités des personnages suffisent amplement au récit, le tout dans un environnement sombre, glauque et victorien qu'aurait pu inventer Dickens s'il avait été dépressif.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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