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Citations sur Les Aiguilles d'or (63)

Madame Leed était assise sur l’un des matelas, dos à la cheminée. C’était une femme pâle et mince avec une abondante chevelure noire qui virait prématurément au gris, des yeux enfoncés, un long nez cassé et une bouche sèche. Elle avait une couverture déchirée en travers des genoux et un châle en laine sur les épaules. Dans ses bras reposait un bébé d’un an, malingre et agité de soubresauts comme une grenouille sous électrodes.
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Marian Phair avait toujours considéré ses enfants comme des sortes d'ornements. Ils étaient faits de chair, ils avaient parfois une volonté propre, il leur fallait à boire, à manger et de quoi s'occuper, mais du point de vue de leur mère, ils n'avaient d'importance que lorsqu'ils apparaissaient en public à ses côtés, avec de beaux habits et de belles manières. Il y avait eu des moments où la conscience de Marian l'avait assaillie à cause de sa réticence à reconnaître Edwin et Edith comme des créatures dotées d'une âme ou des besoins d'affection ou d'attention quotidienne ; mais elle avait toujours étouffé cette conscience en se disant que, quand les enfants seraient plus grands et auraient développé un peu de conversation, elle leur permettrait de rester plus souvent avec elle.
(p.438)
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La coutume consistant à se rendre visite le Jour de l'an fut instaurée par les Hollandais au XVIIe siècle et, bien que deux cents ans aient passé, que la taille de la ville ait crû plusieurs fois au centuple et que les mœurs, vêtements et accents hollandais fassent désormais l'objet de parodies dans les théâtres de variété, le Nouvel An, dans toute sa frénésie bavarde et accablante, reste l'événement incontournable de la saison mondaine. (ici l’an 1882)
[…] Les mondanités sont réparties de façon équitable : ce sont les hommes qui se déplacent et les femmes qui reçoivent. Du matin jusqu'à la tombée de la nuit, la ville n'est qu'une monstrueuse ruche hivernale où de faux-bourdons de plus en plus ivres plus ivres présentent leurs vœux à des reines de plus en plus lasses.
[…] Quand il n'y a plus à manger ou que le soleil se couche, ou encore quand les visiteurs se font tapageurs et inintelligibles, on tire les rideaux et on accroche un panier à la porte d'entrée désormais close : les maîtresses de maison ne reçoivent plus.
Elles restent plantées là, se lamentent face à l'étendue des dégâts, se demandent brièvement si leur mari ou leur fils n'ont pas été victimes d'une mésaventure si fréquente en ce jour de l'année, ordonnent aux domestiques de commencer à nettoyer et se retirent dans l'obscurité calme d'une chambre à l'étage.
Le lendemain matin, les hommes chanceux reposent dans leur lit en se demandant s'ils vont mourir. Les autres se réveillent en prison pour des actes dont ils ne se souviennent pas. Et aucun ne veut se rappeler combien de femmes il a pu offenser la veille.
(p.42-43)
[…] Cela coûte cher et quand la plupart de ces hommes sont arrivés cet après-midi, on aurait pu leur servir un mélange de vitriol, de laudanum et de teinture à l'indigo, en appelant ça du « punch maison », qu'ils seraient tout de même repartis en louant notre hospitalité !
(p.47)
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Malgré une certaine méfiance vis-à-vis de la visite impromptue de Marian, cette dame se montra très polie. Seule sa remarque selon laquelle " avec un temps aussi changeant que celui-ci, il est affreusement difficile de conserver la fraîcheur de sa tenue plus de deux heures d'affilée" aurait pu être interprêtée comme subrepticement malveillante.
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Marian Phair avait toujours considéré ses enfants comme des sortes d’ornements. Ils étaient faits de chair, ils avaient parfois une volonté propre, il leur fallait à boire, à manger et de quoi s’occuper, mais du point de vue de leur mère, ils n’avaient d’importance que lorsqu’ils apparaissaient en public à ses côtés, avec de beaux habits et de belles manières. Il y avait eu des moments où la conscience de Marian l’avait assaillie à cause de sa réticence à reconnaître Edwin et Edith comme des créatures dotées d’une âme ou de besoins d’affection ou d’attention quotidienne ; mais elle avait toujours étouffé cette conscience en se disant que, quand les enfants seraient plus grands et auraient développé un peu de conversation, elle leur permettrait de rester plus souvent avec elle. Edith, en particulier, était une petite chose docile qui pourrait être dressée à atteindre les objectifs que Marian jugerait appropriés ; et Edwin gagnerait nécessairement en stature avec l’âge, si ce n’est par ses réussites, par sa position en tant qu’héritier présumé de la famille. Mais à présent, ils étaient perdus. Et sa conscience ne la laissait pas en paix.
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Si on n'incluait pas les prostituées, qui se comptaient par milliers, il y avait en 1882 plusieurs centaines de criminelles à New York.
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C'est alors seulement que les aiguilles du chagrin commencèrent à le piquer aux extrémités, tandis que la grande flèche du choc était encore logée dans son sein. Mais rapidement, I'inconfort de ces aiguilles et de cette fèche fut englouti dans la compréhension de ce que signifiait la mort de son enfant.
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Les jurés firent des commentaires facétieux et parfaitement audibles sur son apparence générale et sa corpulence en particulier. Le président du jury émit l'opinion que ce n'était pas un témoin dans le box, mais une tonne de charbon qu'on venait de livrer au tribunal par erreur.
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La coutume consistant à se rendre visite le Jour de l'an fut instaurée par les Hollandais au XVIIe siècle et, bien que deux cents ans aient passé, que la taille de la ville ait crû plusieurs fois au centuple et que les mœurs, vêtements et accents hollandais fassent désormais l'objet de parodies dans les théâtres de variété, le Nouvel An, dans toute sa frénésie bavarde et accablante, reste l'événement incontournable de la saison mondaine.
L'aube de ce jour est toujours resplendissante, quel que soit le temps. Les visites commencent à partir de dix heures, ou un peu plus tard si cela tombe un dimanche. Les mondanités sont réparties de façon équitable : ce sont les hommes qui se déplacent et les femmes qui reçoivent. Du matin jusqu'à la tombée de la nuit, la ville n'est qu'une monstrueuse ruche hivernale où de faux-bourdons de plus en plus ivres présentent leurs vœux à des reines de plus en plus lasses.
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- Mais quand on l'a trouvé, Monsieur Butterfield était nu.
- Des détrousseurs de cadavres, des voleurs de haillons. Dans le quartier, même un rat mort garde pas ses poils.
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