Mon voisin a certainement un prénom mais je ne le connais pas, ni son nom qui n'est pas inscrit à l'entrée de l'immeuble, ni même sur la boîte aux lettres (...) et après tout ce n'est pas si grave: je ne me lasse pas de l'appeler "mon voisin", par ce que dans ma tête, ca résonne un peu comme "mon mari" !
Je le chasse d’un geste de la main, discret mais expressif.
Et je jubile à l’idée de pouvoir enfin me consacrer tout entier à mon chagrin.
J’ai tellement honte de mes propos que j’en vacille.
Convaincu d’avoir affaire à des fous, j’obéis sans broncher.
Je ne sais rien de ce garçon, sinon qu’il habite ma rue et mon esprit.
Mon voisin est quelqu’un d’équilibré : l’idée qu’on puisse l’espionner ne l’effleure même pas.
Je me demande comment j’ai pu au départ le trouver sympathique car il est clair à présent que ce type est une plaie.
Je feignis de ne pas l’avoir remarqué. Lui ne me vit pas non plus, mais sans avoir besoin pour cela de simuler.