La première phrase m'interpelle... Je ne suis pas étonnée, je retrouve des situations vécues à Moscou. le similaire me fait sourire. Comme comprendre un homme, connaître une ville peut prendre des années et à chacun de mes séjours à l'étranger, j'ai le sentiment d'avoir frôlé juste la surface et d'être restée "hors" de tout.
Patrick McGUINNESS met le doigt sur un aspect de cette ville qui reste immuable. On ne peut que s'attarder sur la réflexion de Leo en page 50 qui en dit long sur le mode de fonctionnement de Bucarest.
LES CENT DERNIERS JOURS est un livre riche en enseignements et truffé de situations particulièrement incompréhensibles pour un étranger mais qui semblent normales pour le commun des roumains.
J'aime cette façon de nous faire vivre le passé, ce qui m'amène souvent à comparer avec le présent
Avec ce professeur anglais, le lecteur fait une double immersion dans deux mondes différents. On passe de la Roumanie à l'Angleterre au gré des souvenirs et des découvertes. J'aime ce style d'écriture qui ouvre une porte à travers le personnage de Leo qui se veut un guide. le troisième protagoniste de ce récit est Bucarest, une ville pleine de charme et entre nous "elle vaut le détour ".
Ce roman est captivant, certains passages sont émouvants par la souffrance qui en ressort comme celle éprouvée par Rodica et des millions de femmes roumaines en ce temps là qui subissaient en silence.
Et quelle a été ma surprise de retrouver une expression algérienne, bien de chez moi, "béni oui oui" en page 252 utilisée par les Roumains.
Un roman que je conseille vivement.