Citations sur Dans les eaux du Grand Nord (50)
Malgré sa blessure, l’ours continue sa progression régulière, comme s’il parcourait un itinéraire fixé de longue date. Le ciel est plein d’étroits rouleaux de nuages, gris et brun au sommet, dorés en dessous par le soleil qui perce. Ils avancent toujours, l’homme et l’animal unis par une procession primitive, à travers un paysage si écrasé et si inégal qu’il pourrait avoir été construit par un idiot à partir des fragments brisés d’un monde auparavant intact.
« Les étoiles ont pivoté, la lune enflée est à moitié cachée derrière un banc de nuages nickelés .
Son esprit se transporte vers les champs de glace du Nord et les grandes merveilles qu’il verra sans doute là- bas : la licorne et le léopard de mer, le morse et l’albatros , le pétrel des neiges et l’ours polaire , il pense aux énormes baleines qui s’entassent , gris plomb comme des nuages d’orage, sous les plaques de glace silencieuse . »
« L’iceberg se déplace à la vitesse d’un homme qui marche d’un bon pas, et, sur son passage, il racle la banquise et recrache des radeaux de glace de la taille d’une maison, comme des copeaux tombant des mâchoires d’un tour » ..
« La lune jaune est coincée comme un aliment trop gros dans la gorge rétrécie du ciel » ...
L'intelligence ne vous mène nulle part, pense-t-il, seuls les idiots, les brillants idiots hériteront la terre.
Les porcs grognent, les oiseaux chantent et les hommes mentent, c'est comme ça, en général.
L'homme relève la tête et lui adresse un sourire. Ses dents et ses lèvres sont rouges de sang de phoque. Il découpe une autre tranche de foie cru et la lui tend. Drax hésite un instant, puis accepte.
-Ça m'est arrivé de manger pire, dit-il. Bien pire.
L’iceberg se déplace à la vitesse d’un homme qui marche d’un bon pas et, sur son passage, il racle la banquise et recrache des radeaux de glace de la taille d’une maison, comme des copeaux tombant des mâchoires d’un tour.
– D’ici Noël, les os de ce monstre puant seront cachés dans le corset joliment parfumé d’une poulette pas encore baisée qui danse la polka dans les salons du Strand. Voilà une idée qui suffit à vous faire tourner la tête, pas vrai, Mr Black ? suggère Cavendish.
– Derrière chacune des fragrantes beautés féminines se dissimule un monde de puanteur et de saloperie, acquiesce Black. Heureux celui qui peut l’oublier ou faire comme si ce n’était pas vrai.
Sorti à pas traînants de la cour de Clappison, il arrive dans Sykes Street et hume l'air chargé de mille odeurs: térébenthine, farine de poisson, moutarde, plomb noir et, comme tous les matins, la lourde puanteur de pisse des vases de nuit qu'on vient de vider.