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Critique de Philemont


Serpent est guérisseuse. Elle parcourt le monde, ravagé par une lointaine guerre nucléaire, en pratiquant son art à l'aide de trois serpents. Sa formation lui a en effet permis d'apprendre à modifier génétiquement leur venin, ce qui était mortel par nature devenant alors remède. Alors qu'elle soigne un jeune garçon dans un village isolé du désert, l'un des habitants, par peur, tue l'un de ses serpents, d'une espèce particulièrement rare. Mutilée dans ses capacités, Serpent doit alors se mettre à la recherche d'un autre serpent du rêve, seul à même d'assurer sa propre guérison…
Dès lors le lecteur parcourt avec Serpent cet univers post-apocalyptique dans lequel l'humanité semble avoir régressé jusqu'à la segmentation communautaire, chacune s'étant renfermée sur elle-même. Pour autant ce contexte social n'est esquissé que succinctement, Vonda N. McINTYRE préférant s'intéresser à la personnalité de Serpent dans ses moindres détails. de fait, le serpent du rêve dresse un joli portrait de femme, le personnage principal étant doté d'une force de caractère exceptionnelle et d'une sensibilité à fleur de peau. Elles lui permettent d'exercer son art avec la plus grande humanité, ce qui n'est pas sans rappeler le chamanisme des cultures asiatiques et amérindiennes.
De ce point de vue le serpent du rêve est un très beau roman sous forme d'hommage à la nature et d'invitation au rapprochement des peuples. Il démontre aussi que l'action n'est pas indispensable à l'intérêt que l'on peut porter à un récit, celui-ci étant quasiment dépourvu de tout sensationnalisme.
Pour autant, l'oeuvre n'est pas dépourvue de défauts, le premier d'entre eux étant le manque de rythme de certains passages ; ceci est certainement à rapprocher du fait qu'initialement le roman était une nouvelle que l'auteure a développé cinq ans plus tard. On pourra aussi regretter que si Serpent recueille toutes les attentions de la part de Vonda McINTYRE, cette dernière ne développe que très peu le caractère des autres personnages et les laisse à l'état d'esquisse, à la limite de la caricature.
On peut donc s'interroger sur le fait que le serpent du rêve ait obtenu trois prix prestigieux lors de sa première édition (Nebula 1978, Hugo 1979 et Locus 1979). On peut aussi ne pas se poser de questions et profiter de cette histoire pour ses qualités. Ces dernières étant indéniables, c'est la seconde option qui est sans aucun doute préférable.
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