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Citations sur Pieds nus sur la terre sacrée: (Extraits I, II) (43)

Le vieux Lacotas était un sage. Il savait que le coeur de l'homme éloigné de la nature devient dur; il savait que l'oubli du respect dû à ce qui pousse et à ce qui vit amène également à ne plus respecter l'homme. Aussi maintenait-il les jeunes gens sous la douce influence de la nature.
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Leurs sages nous conseillaient d'adopter leur religion mais nous découvrîmes vite qu'il en existait un grand nombre. Nous ne pouvions les comprendre et deux hommes blancs étaient rarement d'accord sur celle qu'il fallait prendre. Cela nous gêna beaucoup jusqu'au jour où nous comprîmes que l'homme blanc ne prenait pas plus sa religion au sérieux que ses lois; il les gardait à portée de la main, comme des instruments, pour les employer à sa guise dans ses rapports avec les étrangers. Nous en usions autrement. Nous conservions les lois que nous avions faites et nous vivions notre religion. Nous n'avons jamais pu comprendre l'homme blanc; il ne trompe personne d'autre que lui-même.
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Enfant, je savais donner ; j'ai perdu cette grâce en devenant civilisé. Je menais une existence naturelle, alors qu'aujourd'hui je vis de l'artificiel. Le moindre joli caillou avait de la valeur à mes yeux ; chaque arbre était un objet de respect. J'admire aujourd'hui, avec l'homme blanc, un paysage peint dont la valeur est estimée en dollars !
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Quand j’ai combattu pour protéger ma terre et mon foyer, on a dit que j’étais un sauvage. Quand personne ne comprenait ni n’approuvait ma façon de vivre, on a dit que j’étais fainéant. Quand je me suis efforcé de gouverner mon peuple, j’ai été dépouillé de mon autorité.
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La parole à Adario dit Kondiaronk, chef Huron mort en 1701, s’adressant au baron de Lahontan.
En vérité, cher frère, je te plains du plus profond de mon âme. Suis mon conseil et devient Huron. Je vous clairement la différence entre ta condition et la mienne. Je suis le maître de ma condition. Je suis le maître de mon corps, j’ai l’entière disposition de moi-même, je fais ce qui me plaît, je suis le premier et le dernier de ma nation, je ne crains absolument aucun homme, je ne dépends que du Grand Esprit, Wakan Tanka.
Il n’en est pas de même pour toi, ton corps aussi bien que ton âme son condamnés à dépendre de ton grand capitaine ; ton vice-roi dispose de toi ; tu n’as pas la liberté de faire ce que tu as dans l’esprit ; tu as peur des voleurs, des faux-témoins, des assassins,etc…Et tu dépends d’une infinité de personnes dont la place est située au-dessus de la tienne. N’est-ce pas vrai ?
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En 1676, un chef indien gaspésien  ( micmac aujourd'hui) critiqua un groupe de capitaines français, pour la haute opinion qu'ils affichaient à l'égard de la civilisation française.

"Vous reprochez fort mal, à propos à notre pays, d'être un petit enfer sur terre en contraste avec la France que vous comparez à un paradis terrestre, parce qu’il vous donne - dites-vous - toutes sortes de provisions en abondance. Vous dites de nous que nous sommes les plus misérables et les plus malheureux de tous les hommes, vivant sans religion, sans éducation, sans honneur, sans ordre social et en un mot sans aucune loi, comme les bêtes de nos bois et forêts ; manquant de pain, de vin et de milliers d’autres avantages dont vous regorgez en Europe. Ecoutez, frères, si vous ne connaissez pas déjà les véritables sentiments que nos Indiens ont pour votre pays et pour toute votre nation, il est bon que je vous en informe sans tarder.
Croyez bien qu’aussi misérables que nous paraissions à vos yeux, nous nous regardons néanmoins comme plus heureux que vous, en ceci que nous nous contentons du peu que nous avons... Vous serez profondément déçus si vous pensez nous persuader que votre pays est meilleur que le nôtre. Pourtant si la France est, comme vous le dites, un petit paradis terrestre, est-il sensé de le quitter ? Et pourquoi abandonner femmes, enfants, parents et amis ? Pourquoi risquer vos vies et vos biens chaque année ? Et pourquoi vous aventurer et prendre de tels risques quelle que soit la saison, affronter les orages et les tempêtes de la mer pour venir dans un pays étranger et barbare que vous considérez comme le plus pauvre et le malheureux de la Terre ?
D’autant que nous sommes convaincus du contraire et ne prenons pas la peine d’aller en France, parce que nous craignons à juste titre de ne trouver là-bas que peu de satisfactions puisque nous voyons ceux qui y sont nés la quitter chaque année pour venir s’enrichir sur nos rivages. Nous vous croyons, en outre, incomparablement plus pauvres que nous malgré vos apparences de maîtres et de Grands Capitaines. Vous n’êtes que de simples journaliers, valets, servants et esclaves se faisant une fête de nos vieux chiffons et misérables vêtements de peaux qui ne nous servent plus, et vous venez chercher ici, en pêchant la morue, de quoi vous consoler de la misère et de la pauvreté qui vous accablent. Alors que nous, nous trouvons toutes nos richesses et toutes nos commodités chez nous, sans peine, sans exposer nos vies aux dangers que vous affrontez constamment au cours de vos longs voyages. Et c’est avec un sentiment de compassion pour vous que, dans la douceur de notre repos, nous admirons la peine que vous vous donnez, nuit et jour, à remplir vos navires.
Nous voyons aussi que tout votre peuple ne vit que sur la morue que vous pêchez chez nous. Toujours et rien que de la morue, morue au matin, morue à midi et morue le soir, encore de la morue, jusqu’à ce que les choses en viennent à une extrémité telle que, lorsque vous voulez vous offrir un bon morceau, c’est à nos dépens ; et que vous êtes contraints d’avoir recours aux Indiens que vous méprisez tant, et vous leur mendiez le produit d’une chasse pour vous régaler. Maintenant dites-moi un peu, si vous avez un peu de bon sens, lequel des deux est le plus sage et le plus heureux : celui qui travaille sans cesse et n’obtient qu’à grand-peine juste assez pour vivre, ou celui qui se repose confortablement et trouve tout ce dont il a besoin dans les plaisirs de la chasse et de la pêche ?

Il est vrai que nous n’avons pas toujours eu le pain et le vin que votre France produit, mais, en fait, avant l’arrivée des Français dans ces parages, les Gaspésiens ne vivaient-ils pas plus vieux que maintenant ? Et si nous n’avons plus parmi nous de ces vieillards comptant cent trente ou cent quarante années, c’est seulement parce que peu à peu nous adoptons votre manière de vivre ; parce que, comme l’expérience le montre, ceux des nôtres qui vivent le plus longtemps sont ceux qui méprisent votre pain, votre vin, votre eau-de-vie, se contentent de la chair du castor, de l’élan, de l’oiseau et du poisson, et vivent en harmonie avec la coutume de nos ancêtres et de toute la nation gaspésienne. Apprenez maintenant, mes frères, une fois pour toutes, parce que je vous dois la vérité : il n’y a pas d’Indien qui ne se regarde comme infiniment plus heureux et plus puissant que le Français".
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L’homme blanc, lui, retourne le sol, abat les arbres, détruit tout… Il fait exploser les rochers et les laisse épars sur le sol… Comment l’esprit de la terre pourrait-il aimer l’homme blanc ? Partout où il l’a touché, il laisse une plaie.
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Quand un Ojibway meurt, son corps est place dans une tombe, généralement en position assise, regardant l'ouest. Avec son corps sont enterrés tous les articles nécessaires au voyage d'un vivant. Si c'est un homme, son fusil, sa couverture, une bouilloire, un briquet et des mocassins; si c'est une femme, ses mocassins, une hache, un collier de portage, une couverture et une bouilloire. L'âme est présumée partir immédiatement après la mort du corps, et prendre un sentier battu qui conduit vers l'ouest. La première chose qu'elle rencontre en suivant le sentier, c'est le grand Oda-e-min (baie du cœur), autrement dit la fraise, qui s'élève sur le côté du chemin comme un énorme rocher; il en prend une poignée qu'il mangera en route.
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Chaque année notre envahisseur blanc devient plus avide, exigeant, oppressif et autoritaire... La misère et l'oppression, tel est le lot qui nous échoit... Ne sommes-nous pas dépouillés, jour après jour, du peu de liberté qui nous reste ?... À moins que les tribus ne se liguent unanimement pour modérer les ambitions et l'avidité des Blancs, ils nous auront bientôt tous conquis et désunis, nous serons chassés de notre pays natal et éparpillés comme des feuilles d'automne par le vent.
Tecumseh, un chef Shawnee, dans un discours en 1812.
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Nous n’avons commis qu’un seul péché : nous étions en possession de ce que l’homme blanc convoitait.
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