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Critique de Thyuig


Les lycéens, même dans les années 50, même au fin fond du Texas, avouez que ça pense surtout au cul. Parce qu'après avoir joué un billard, pris un verre au café, joué un match de foot, de basket, une compétition d'athlétisme, après avoir démarré votre vieux pick-up et pris un ticket de cinéma, il reste surtout une bande de filles et de garçons. Qui s'embrassent, se carressent, flirtent et se mentent aussi, sortent ensemble, rigolent, découvrent ce que recouvre le corps de l'autre, sa sexualité, ses obsessions et souffrances, sa grossiéreté, son inexpérience et juste le jeu du désir exaucé. Voilà ce que McMurtry nous conte dans ce livre, un peu de sa jeunesse perdue, parce qu'il est beaucoup question du temps qui passe à Thalia, Texas. Il est des endroits où être jeune adulte est sans doute plus compliqué qu'ailleurs, c'est ce que pense Sonny et Duane, mais aussi Jacy, la jeune mignonne friquée et complétement écervelée du coin. Tout plutôt que Thalia semblent-ils dire d'une seule voix !
L'art de McMurtry, qu'il avait si bien exploité dans Lansome Dove réside ici encore dans la justesse du ton et dans la réalité des situations. Voilà des personnages que nous avons tous été, d'autres que nous serons (comment ne pas s'appitoyer sur le sort de Ruth, 40 ans, et largement ignorée par son mari, l'entraineur de l'équipe de football, condensé de conneries rarement atteind), et certains que nous observons sans mal dans n'importe quel tissu social, du balayeur paumé à la serveuse de nuit d'un café. Bien que le livre ait été déjà adapté au cinéma par Peter Bogdanovich avec Timothy Bottoms et Jeff Bridges, on pense surtout à David Lynch pour l'ether qui semble baigner littéralement toute cette galerie de personnages, pour laquelle il faudrait presque pouvoir tendre l'oreille afin d'en dénicher à la surface, en se baissant sensiblement, l'oreille touchant quasiment ce pavillon ultra-sonique qu'est Thalia et pouvoir enfin y percevoir un fémissement de tendresse.
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