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Critique de Nayac


Nayac
15 novembre 2020
Livre dédié à Denise Jacob alias Miarka, résistante active, déportée, désorientée et marquée à jamais à son retour du camp. Mais aussi une personne en retenue, fidèle à ses principes (aider les autres le plus possible) tant en période de guerre que durant sa vie. Voilà pour la trame de ce livre .
Livre qui est bien sur une leçon, ou plutôt un rappel  d'histoire (nécessaire alors que l'on a tendance à se dire "oui je sais" , ou pire à oublier).
Mais surtout une leçon de vie comme Denise l'indique lors de l'interrogatoire à la baignoire: prête à mourir , son corps refuse de se déclarer vaincu. Dans le même sens, l'auteur signale le besoin de joie, de rires, bref de vie de Denise à son retour du camp, peu compris par ses proches affligés par les décès si récents. Donc vivre, mais vivre sans oublier les horreurs, que l'auteur suggère plus qu'il ne les décrit, mais trouve par ce biais un moyen efficace de les rappeler.

Il est dommage que le livre contienne quelques longueurs, en particulier sur des présentations de personnages "secondaires" , certes brèves, mais qui n'apportent rien au propos par la suite. En revanche le caractère un peu décousu, touffu  (flashbacks, extraits de lettres de Denise ou d'autres personnes , récits, témoignages etc...) contribue à créer une ambiance particulière, certainement proche de celle de la période de guerre, pendant laquelle chacun des membres de la famille Jacob ne disposait que de bribes d'informations (de plus souvent codées), brèves, irrégulières, parfois indirectes, pour imaginer la vie de leurs correspondants.

Enfin, et même si ce n'est probablement pas l'objet principal du livre, je pointerai l'importance de la littérature (au sens large) dans la vie de cette famille, mais aussi dans leur résistance à la souffrance, aux privations  ou aux séparations. Que ce soit le père qui organise dans ses lettres un  programme de lecture à sa fille, la lecture de longues sagas historiques,  Denise avec ses petits carnets où sont notés des poèmes, les séances de lecture du camp, ou les réflexions liées aux lectures :"l'agrément d'un livre ne consiste pas dans les idées qu'on y trouve mais dans celles qu'il suscite" écrit par exemple André Jacob en 1916.
Livre découvert via une opération masse critique. Merci à Babelio et aux éditions Phébus.
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