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Denise Jacob est la soeur de Simone Veil.
Les trois soeurs se sont retrouvées après la guerre mais leurs parents ont disparu dans les camps de concentration.
Simone et Milou ont été arrêtées avant Denise qui, ironie du sort a été arrêtée le 18 juin 1944, et amenée au fort de
Montluc. de là, elle a été amenée à Ravensbrück et enfin à Mauthausen où elle a tenu jusqu'à la libération de ce camp.
Toute la famille était cachée à Nice pour éviter les rafles antisémites. Quand Denise a vu toute sa famille emmenée, elle s'est sentie animée d'une force que j'ai interprétée comme un droit de vivre qu'elle ne se donnait plus car les siens avaient été arrêtés.
Elle s'est engagée en résistance, sous le nom de Miarka , dans le mouvement Franc - Tireur comme agent de liaison. Elle transportait du matériel pour les hommes du maquis.
Elle s'est d'ailleurs fait prendre en transportant des radios.
A partir de là, elle a d'abord subi le supplice de la baignoire mais n'a apparemment pas parlé étant donné qu'elle a poursuivi son chemin jusque Ravensbrück puis jusque Mauthausen qu'elle décrit si bien pour l'entrée avec l'aigle monumental tellement effrayant et l'odeur nauséabonde qui s' élevait des cheminées.
Je retiens ce passage car, quand j'ai visité le camp, j'avais 13 ans. L'entrée, restée identique m'a effrayée également et nous nous demandions comment les habitants n'avaient pas réagi. le camp a été un des derniers si pas le dernier à être libéré en 1945.
Antoine de Meaux a rencontré Denise Jacob devenue par le mariage Denise Vernay. Il a recherché des notes dans le carnet du père de Denise, dans les récits personnels de celle-ci et dans ses poèmes que j'ai trouvés magnifiques.
L'auteur nous livre la vie des trois soeurs après la guerre , leurs joies, leurs peines,leur nouveau drame.
C'est une biographie très complète de la vie d'une jeune femme pleine de vie, très belle car nous avons une photo d'elle sur la couverture et au début du livre.
Ensuite, sa vie avance et nous livre une personne de qualité qui n'a jamais parlé facilement de sa vie dans les camps pendant 9 mois. Elle n'a jamais pu y retourner au contraire de sa soeur Simone qui a éprouvé le besoin de retourner à Auschwitz. Les sensibilités sont différentes.
Je peux comprendre mais ce qu'elles ont enduré, c'est difficile à transmettre car sait-on ressentir une telle horreur ?

Merci à la masse critique privilégiée de Babelio et aux éditions Phébus pour m'avoir permis de découvrir ce très beau livre.

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Portrait d'une femme que j'aurais aimé rencontrer, elle était belle - en témoignent ces deux superbes photographies - elle avait du caractère, elle était courageuse, volontaire et admirable.
Elle fut une grande résistante.

Si cette femme mérite que je lui décerne cinq étoiles, je suis mal à l'aise de n'en donner que trois au récit d'Antoine de Meaux....

J'ai eu beaucoup de mal à le lire, tant il m'a paru décousu mêlant fragments de correspondance, notices biographiques sur les intervenants, digressions , phrases courtes, et poèmes.
La première partie du livre me fut difficile à parcourir, mais l'attrait pour le personnage m'a fait persévérer, le récit devient heureusement plus linéaire à partir de l'arrestation de Miarka mais sans m'y faire adhérer pleinement.
J'en suis franchement désolé ...
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Ce qui a décidé Denise Jacob, soeur de Simone Veil, à s'engager dans la Résistance, c'est sans doute son expérience du scoutisme.
Des valeurs telles qu'honneur, patrie, fidélité, service, étaient pour elle indispensables à respecter en temps de guerre, aussi cherche-t-elle à se rendre utile dès l'installation des Allemands à Nice, où elle réside avec sa famille, en 1943.
Par l'entremise d'une amie cheftaine, elle devient agent de liaison à Lyon sous le pseudo de "Miarka", totem hérité de son passage chez les éclaireuses.
Elle va alors parcourir de nombreux kilomètres à vélo sillonnant la ville en tout sens, empruntant passages secrets, escaliers dérobés et traboules afin de relier les différentes activités du réseau.
Un engagement non seulement risqué mais qui lui vaut aussi de vivre chichement.
Elle entretient quand même une correspondance régulière avec sa famille et en particulier avec ses soeurs dont elle partage les lectures.
Grillée à Lyon, elle est mutée à Annecy.
Elle est arrêtée durant une mission pour laquelle elle s'était portée volontaire.
D'abord emmenée à la prison de Montluc, siège de la gestapo, où personne heureusement ne sait qu'elle est juive et où elle est soumise à la torture, elle est ensuite déportée à Ravensbrück, camp de femmes utilisé comme réserve de main d'oeuvre gratuite.
Tout au long de sa détention, elle tient des carnets intimes dans lesquels elle recopie également des poèmes.
Elle est libérée après une dernière déportation à Mauthausen qui aurait pu lui être fatale et apprendra à son retour la détention de sa famille à Auschwitz.
Elle ne retrouvera indemne que Simone et Madeleine, ses deux soeurs.

Antoine de Meaux, romancier, journaliste et réalisateur, a bien connu Denise.
En 2013, il s'est assis à son chevet à la clinique des Peupliers où elle était hospitalisée et l'a écoutée raconter...
Se basant également sur sa correxpondance, des archives et ses écrits intimes, il nous offre une biographie complète et fouillée, non dénuée d'émotion.
À la lecture de ce parcours de vie, on reste sans voix devant le courage, l'abnégatiin, mais aussi l'optimisme entêtant de cette jeune femme prise dans la tourmente et l'horreur.
Les passeurs de mémoire, encore et toujours indispensables pour ne pas oublier, pour ne pas reproduire les mêmes erreurs...

Merci à Babelio et aux édtions phébus pour cette lecture intense et instructive.
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Ce livre m'a été envoyé par les Éditions Phébus dans le cadre de l'opération Masse Critique. de Babelio. Je les remercie.

Miarka, c'est le nom que prend Denise Jacob, lorsque elle intègre la Résistance Française en 1943, à l'âge de 19 ans.
Denise Jacob, qui deviendra Denise Vernay, une héroïne très discrète, bien moins célèbre que son illustre soeur, Simone Veil.

Cet ouvrage met non seulement en lumière cette femme d'un incroyable courage, comme le furent tant de Françaises et de Français qui se levèrent contre l'ignominie (ne l'oublions pas en ces temps troublés) et qui souvent le payèrent très chers, beaucoup de leur vie.
Mais aussi, et c'est ce qui fait, je trouve, le caractère unique de ce récit, il nous plonge, de façon souvent bouleversante, grâce à tous les documents auxquels l'auteur a pu avoir accès, correspondances, carnets, poèmes, ..., dans l'intimité de la famille Jacob, une famille admirable et exemplaire entre toutes.

L'auteur, Antoine de Meaux, a rencontré pour la première fois Denise Vernay en 1996, alors que, dans le cadre de son service militaire, il contribuait à la réalisation d'un CD-ROM intitulé Mémoires de la Déportation, à la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, dont Denise Vernay était alors la Secrétaire.
Une relation d'amitié va sa nouer jusqu'à la mort de Denise en 2013, ce qui lui permettra d'avoir accès à de nombreux documents familiaux.
On ressent que l'auteur a voulu rendre un vibrant hommage à cette femme discrète, qui n'avait pas su, elle même, si ce n'est dans un petit livre à compte d'auteur, "Une part de moi-même", raconter totalement son histoire.

Le texte est construit en petits chapitres qui, dans un premier temps, alternent plusieurs époques; notamment celle de la rencontre de l'auteur avec Denise Vernay dans les années 1990 alors qu'il est un tout jeune militaire, celle de l'engagement de Denise dans la résistance lyonnaise en 1943, et celle de la famille Jacob jusqu'à 1943. L'alternance de ces "séquences" ne facilite pas la lecture, et j'ai eu un peu de mal avec cette première partie. J'ai lu que l'auteur a écrit de nombreux documentaires dont plusieurs épisodes de "Secrets d'Histoire", ce qui explique sans doute son goût pour ce genre de construction fragmentée, qui n'est pas le mien.

Puis le récit devient linéaire à partir de l'arrestation de Denise le 18 juin 1944, et l'on y suit la brutalité des interrogatoires, le supplice de la baignoire auquel Denise, avec une incroyable force, résistera, puis le transfert dans le camp de concentration de Ravensbrück, dont l'auteur nous dépeint l'horreur quotidienne, souvent insoutenable, et la capacité de lutter de toutes les femmes. Puis le transfert au camp de Mathausen, la sortie du camp grâce à une médiation de la Croix-Rouge, le retour en France, et les joies et les souffrances du retour.

Le récit de la vie de Denise après la guerre et jusqu'à sa mort en 2013, nous montre, par delà les évènements d'une vie redevenue presque "ordinaire", mariage, enfants,..travail auprès de Germaine Tillion à l'Ecole Pratique des Hautes études, engagement dans les Organisations Mémorielles, ADIR, FMD, sa discrétion et sa difficulté à partager ce qu'elle a vécu, son expérience de résistante comme celle de déportée.

Et pourtant...comment ne pas être émerveillé par le parcours de cette jeune femme, qui décide, à 19 ans, de "se lever" de "se tenir debout", pour s'engager, avec énergie, dans le réseau Francs-Tireurs, et devenir agent de liaison avec un incroyable courage et tant de sang-froid. Cette Miarka qui va parcourir Lyon puis la Haute-Savoie par tous les temps, qui va vivre dans des conditions précaires, et qui va accomplir enfin, en remplacement d'une résistante indisponible, un périple à bicyclette de 250km pour récupérer deux émetteurs radios, ce qui conduira à son arrestation. Je sais que certains s'interrogent sur ce qu'avait réellement fait Jeanne d'Arc, comme s'il n'était pas possible qu'une jeune femme décide, toute seule, de s'engager pour sauver son pays. Mais alors, ne voient-ils pas que ce fut possible il n'y a pas si longtemps, qu'il y en eut des Jeanne d'Arc qui se levèrent pour l'honneur de la France, et que Denise Vernay fut l'une d'elles.

Je voudrais terminer cette critique en revenant sur ce qui m'a touché le plus dans ce livre. Si les récits sur la Résistance et sur la Déportation sont nombreux, je trouve que celui-ci, qui rend hommage au parcours de la résistante Denise Jacob alias Miarka, nous fait aussi mieux comprendre cette extraordinaire famille Jacob, et cela grâce aux multiples extraits de lettres, carnet de notes, citations de livres, poèmes....
Une famille juive mais dont le père André, comme la mère Yvonne sont résolument agnostiques, et dont l'idéal est avant tout humaniste, patriotique et républicain.
Ce livre nous révèle des parents dont la dignité, la hauteur morale, l'éthique, la noblesse d'âme sont exceptionnels, et dont on sent encore mieux toute l'influence qu'ils ont eu sur Simone Veil. Il m'a aussi permis notamment de mieux cerner la personnalité du père, André, certes un homme rigoureux et à principes, mais aussi lucide sur les êtres humains et refusant la compromission.
Et puis, l'incroyable tendresse, l'affection, qui règne entre les membres de cette famille. Il faut lire tous ces extraits de lettres entre Yvonne et ses filles, ou son fils, entre les soeurs, et aussi la dernière lettre bouleversante d'André à sa fille Denise, lettre remplie de réflexions profondes et de conseils en matière de lectures, pour réaliser à quel point cette famille qui fut brisée par un destin monstrueux, était si unie et si attentionnée pour les autres. le seul qui est en retrait, c'est Jean, le frère, passionné de photographie et qui était souvent derrière l'objectif pour prendre en photo sa famille.
Et ces écrits révèlent aussi la diversité des personnalités des trois soeurs, Madeleine dite Milou ou Milche, être de douceur et de bonté, une sorte de religieuse laïque, Simone, dont on ressent déjà la force, la détermination, la pugnacité, et enfin Denise, dont les lettres adressées à ses soeurs à Nice ont disparu, mais dont on découvre la sensibilité au travers de ses textes et notamment de ses beaux poèmes qui parsèment le récit.
Et enfin, il y a l'importance capitale de la culture littéraire dans la famille Jacob, l'appétit de romans et de recueils de poésie sur lesquels les jeunes soeurs s'échangent leurs impressions en terminant leurs correspondances. Oui, cela nous rappelle le rôle de la culture, la lecture, l'éducation, le savoir éclairé, l'esprit critique, mais aussi l'empathie, l'écoute de l'autre, la solidarité pour faire rempart à l'obscurantisme, au populisme, à la haine de l'autre véhiculée par les réseaux sociaux.

Résister, rester debout, ne pas se courber devant l'ennemi, ne pas renier ses valeurs essentielles, cela fait sens encore aujourd'hui, ne trouvez-vous pas?
Car, et je cite ici Germaine Tillion, aussi déportée à Ravensbrück et avec laquelle Denise Vernay a longtemps travaillé:
" Au terme de mon parcours, je me rends compte combien l'homme est fragile et malléable. Rien n'est jamais acquis. Notre devoir de vigilance doit être absolu. le mal peut revenir à tout moment, il couve partout et nous devons agir au moment où il est encore temps d'empêcher le pire".
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La lecture d'une critique sur Babelio m'avait attiré, tout comme la couverture de cet ouvrage d'Antoine de Meaux : cette photographie d'une jeune femme au regard fier, incandescent, et à la beauté bouleversante.
Cette jeune femme, c'est Denise Vernay née Jacob, soeur aînée de Simone Veil. Et ce livre, plus qu'une biographie, est davantage un hommage, comme un témoignage d'admiration de l'auteur. Un portrait sensible qui raconte l'histoire d'une jeune femme, séparée des siens durant la Seconde Guerre mondiale : parents et fratrie se cachant à Nice sous de fausses identités pour échapper aux rafles visant les Juifs, et Denise cachée à Lyon, engagée très tôt dans la Résistance sous le nom de Miarka.
Il y aura d'abord le temps de la lutte, avec les transmissions d'informations, la solitude du combat à vivre cachée, sans lien social, sans tout ce qui aurait dû être l'insouciance d'une jeune fille dévorant la vie à pleine dents. Avant la capture, la torture et la déportation. Puis le temps de la captivité, à Ravensbrück puis Mauthausen, les brimades, les humiliations, la rage de survivre et la douleur de celles qui disparaissent. Avant le retour à la vie, marquée malgré tout par un lien rompu avec ses soeurs. Leur expérience n'est pas la même, les camps ne sont pas les mêmes. Denise et ses soeurs, notamment Simone, mettront du temps pour renouer les fils d'un dialogue pourtant au coeur de leur vie d'avant.
Parce que c'est là, je trouve, la grande force de l'ouvrage. Antoine de Meaux a eu accès à la correspondance de Denise, avec ses soeurs, avec ses parents. C'est donc un portrait vivant, sensible, qui n'est pas hors les murs mais bien ancré dans le réel. C'est l'histoire de Denise mais à travers elle, celle d'une famille dans la tourmente, celle d'une nation déchirée. Et ce n'est pas un ouvrage d'historien. L'auteur fait des aller-retours fréquents entre passé et présent, évoquant par exemple sa propre relation amicale avec Miarka.
Un beau moment d'(H)istoire(s).
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Après avoir lu « une vie » de Simone Veil dans lequel elle revient sur les grandes étapes de sa vie, sur le tragique destin de sa soeur ainée Milou, j'avais très envie de lire « Miarka » consacré à sa soeur Denise, peu connue du grand public.
Miarka était le pseudo que cette jeune fille de 19 ans a pris lorsqu'elle est rentrée dans la résistance à 19 ans.
Je referme cette biographie mitigée.
Bien sûr les passages sur la résistance sont intéressants, ceux sur la famille poignants et ceux qui décrivent la survie dans les camps bouleversants.
On ne peut pas rester de marbre quand on lit cette horreur appelée « les lapins » où de jeunes filles polonaises sont opérées de force sans anesthésie et où on leur inocule la gangrène.
Mon coeur s'est également fendu quand Miarka, alors qu'elle est dans un camp, dit « je veux maman ».
Néanmoins le style qui se veut poétique met de la distance, éloigne de la réalité, attenue l'atrocité de cette période.
Il y a également des longueurs qui rendent trop plate cette tranche de vie courte mais intense.
Si on ne connaissait pas l'illustre soeur de Miarka, on n'arriverait pas à s'attacher à toutes ces victimes racontées dans ce récit.
Le style narratif n'est pas à la hauteur de l'engagement de Miarka.
J'ai été déçue.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle.
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Miarka ou le portrait d'une résistante déportée.

Miarka était le surnom utilisé par Denise Verney, soeur de Simone Veil, lors de son engagement dans la lutte contre l'occupation allemande.
Agent de liaison, elle est partie de son foyer natal, Nice, pour rejoindre le berceau de la Résistance, Lyon.
Malgré la solitude, elle poursuit son combat avec détermination, son patriotisme étant plus fort que tout.
Lyon devenant trop dangereux pour elle, elle est envoyée en Savoie afin de continuer sa lutte.
Lors du transport de radios clandestines, elle se fait arrêter.
D'abord torturée pour qu'elle dénonce ses comparses, elle est ensuite déportée à Ravensbrück puis Mathausen.
Elle survivra aux camps et retrouvera ses deux soeurs en France.
Un retour difficile, tant la réalité des camps est méconnue par la population française. Personne ne comprend les réactions et l'état d'âme des survivants.

Antoine de Meaux a rendu un bel hommage à Denise Vernay, devenue son amie suite à leur rencontre, initialement dans un cadre professionnel.
Avec ce livre, il témoigne de leur amitié et met en exergue l'histoire de cette femme discrète mais combative.
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Miarka, c'est Denise Jacob (une des soeurs de Simone Veil) qui perdra la moitié des siens durant la Shoah. Pendant que sa mère et ses soeurs (Madeleine-« Milou » et Simone) seront déportées vers Auschwitz-Birkenau, son père et son jeune frère Jean partiront en camp de travail. Elle ne reverra jamais les deux hommes, ni sa mère …

Originaire de Nice et résistante dans un réseau lyonnais à dix-neuf ans, elle échappera cette fois-ci à la déportation … le choix de « Miarka », son nom de code, est une réminiscence de la petite bohémienne d'un vieux conte … Déportée à son tour à Ravensbrück, (en tant que résistante et non parce qu'elle était juive, comme ce fut le cas pour sa famille …) après avoir été torturée par la Gestapo, elle survivra à l'horreur …

L'auteur l'a rencontrée pour la première fois quand il avait vingt-quatre ans (elle était déjà une vieille dame …) et en a gardé un souvenir impérissable. Il est vrai que les filles, chez les Jacob, semblent vouées à des destins dramatiques – ou formidables – mais toujours hors du commun … Et sont dotées d'un très grand charme naturel …

Un beau texte, témoignage émouvant de ce que Miarka a enduré (interrogée et torturée), avant et pendant sa déportation. Un terrible récit où la souffrance, l'humiliation et la mort – mais également la poésie et la littérature – sont omniprésentes ! C'est prenant, comme pourrait l'être un roman d'aventures et d'autant plus puissant que c'est du « vécu » ! le lecteur ne peut être que bouleversé par cette héroïne, qui a réussi à survivre au pire – à l'instar de ses deux soeurs – et qui pensera longtemps à ce frère de dix-neuf ans qui n'a pas eu la même chance … Elle a eu une belle et longue vie – malgré tout – Denise/Miarka, disparue en 2013 à l'âge de 88 ans (à peu près comme sa soeur Simone, partie en 2017 à 90 ans …)
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Tout le monde connait Simone Veil, ce livre est consacré à l'une de ses deux soeurs ainées, Denise, qui entra en résistance et pris le pseudonyme de Miarka. Elle fut arrêtée lors d'une de ses actions de résistance et fut envoyée à Ravensbrück. Elle en revient vivante, retrouve deux de ses soeurs et apprend la perte du reste de sa famille. Elle qui jeune déjà, en tant que cheftaine scout, se fixait une devise d'aide aux autres, n'en revient que plus altruiste après ses années. Ce livre permet de découvrir la vie hors du commun de cette jeune femme.
Merci à Netgalley et aux éditions Phébus pour cette lecture nécessaire.
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Avec subtilité malgré l'horreur qu'il décrit, A. de Meaux raconte le parcours d'une femme extraordinaire trop peu connue. D'abord résistante puis internée dans un camp de concentration et enfin rescapée, Denise a eu un destin peu banal que l'auteur retrace d'une plume chantante et juste. Les lettres qu'elle échangea avec ses soeurs et sa mère forment, au départ du moins, la trame du récit, adoucissant le froid de l'hiver et la peur qui noue le ventre... (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2021/01/05/miarka-antoine-de-meaux/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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