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Critique de MrAZ


Je Monke aux rideaux !

D'abord, il faut savoir que je suis pianiste amateur depuis plusieurs décennies, que j'adore le jazz et que je suis en possession d'une vingtaine d'albums de Thelonious Monk (collaborations incluses).
La plus inspirante des façons de parler de Monk, c'est de l'écouter à l'oeuvre. Je crois qu'on peut choisir comme entrée l'album « The Blue Note Years - The Best Of Thelonious Monk » (à condition d'apprécier le vibraphone de Lionel Hampton ! Moi, j'ai eu du mal au début...), puis l'album « Brilliant corner » éventuellement.
Dans ce livre de toute beauté (couverture, mise en page, photos, iconographie, qualité du papier) interviennent par touches successives une ribambelle d'intellectuels et/ou de musiciens plus ou moins qualifiés ou aptes à cette tâche.

Certes, comme l'affirme Lewis Porter (p.68), Thelonious n'a pas inventé ce style heurté, mais il est le premier et seul pianiste de jazz à pousser le curseur aussi loin, d'un seul coup, et à en faire un système aussitôt identifiable. Son jeu est un oxymoron, à la fois dissonant et pourtant mélodieux malgré tout.
Lorsque j'ai envie d 'écouter et de vivre « autre chose », je prends une dose de Monk ; Monk est tout simplement une alternative à toute expérience, à tout autre musicien.
T.Monk n'est pas mon instrumentiste préféré du XXè siècle, il crée une tension que je ne peux pas supporter pendant plusieurs heures de suite. Mais j'y reviens souvent, comme désireux d'un moment de subversion. de plus, il joue de façon plus staccato que legato, or, moi, j'adore les gâteaux... (tout ça pour ça...).

Je cite André Hodeir qui lui-même cite Miles Davis : Il faut être Miles Davis pour avoir le courage de craindre Monk : « J'aime sa manière de jouer, dit Miles, mais je ne puis jouer avec lui. Il ne vous donne aucun appui. »

Les témoignages ou les quêtes de compréhension de la musique de Monk sont un peu répétitives dans leur façon d'exprimer sa singularité, qui s'expliquerait d'après certains par son absence d'influences par la musique de tradition occidentale. Il me semble cependant impossible qu'il ait échappé à cette influence : d'abord, Thelonious ne vient pas de tomber du bateau en provenance d'Afrique. D'autre part il excelle au piano, qui est un instrument européen...

Merci à Babelio, à Franck Medioni et aux Éditions Seghers pour ce cadeau MAGNIFIQUE, qui vaut largement son prix.
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