Entre 1711, l'année de tous les espoirs, et 1712, l'année de tous les deuils,s'écoulent quelques mois d'activité fébrile où Fénelon travaille avec la rapidité et la ferveur que réclame la succession imprévue des événements.
L'affection qu'il porte au père et à la duchesse de Chevreuse son épouse, Fénelon la reporte sur la tête du fils, le vidame d'Amiens qui deviendra duc de Chaulnes: leur correspondance commence au moment du mariage du jeune home, en 1704, mariage pour lequel Chevreuse avait consulté Fénelon dès 1701; elle s'achève avec la mort de l'archevêque.
Jeanne Guyon, née Bouvier de La Motte, fille du deuxième mariage d'un haut magistrat de noblesse provinciale, a passé sa petite enfance à Montargis; elle est très jolie, intelligente, d'une nervosité excessive, souvent malade. On l'élève dans un climat de piété fervente, et son père La confie successivement à plusieurs institutions religieuses, Ursulines, puis bénédictines et enfin dominicaines; l'enfant, imaginative, se voit en enfer au moindre manquement, vanité, coquetterie, goût des lectures romanesques,, fautes qu'elle expié par toutes sortes de pénitences et beaucoup de larmes.
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La patrie 'un cochon se trouve partout ou' il y'a un gland .