En 2013,
Gatsby est à la mode (et dans quelques jours ?) Même plus obligée de lire l'original pour connaître ses fastes. Il n'empêche, le rapport à l'oeuvre de
Francis Scott Fitzgerald manque ici cruellement pour attribuer correctement la responsabilité des failles de cette adaptation dessinée.
Reconnaissons d'abord la touche d'inventivité accordée à la version de Melchior-Durand & Bachelier : l'histoire de
Gatsby est transposée sur un mode exotique et moderne puisque l'action se déroule en Chine, dans les années 2000. Heureusement toutefois que le résumé de l'éditeur nous donne ce coup de pouce situationnel : sans lui, j'aurais été fermement convaincue que nous évoluions encore dans une grande ville du monde occidental. Dans un autre registre, reconnaissons également le talent graphique de
Benjamin Bachelier qui excelle dans les ambiances à la fois cottoneuses et colorées, engourdissantes et ravigorantes -ambiances dans lesquelles on s'enfoncerait facilement comme pour mieux ressentir la force de fascination irrésistible qui se dégage de l'univers de
Gatsby.
Mis à part cette réussite ? Les textes sélectionnés par Melchior-Durand nous donnent un bon aperçu du potentiel poétique de l'oeuvre originale de
Francis Scott Fitzgerald mais l'histoire dans son ensemble pâtit d'un rythme inégal. le mystère qui entoure la vie de
Gatsby se résout avant même que nous n'ayons eu le temps de le vouloir et bientôt, l'histoire se résume à une querelle amoureuse parmi tant d'autres, qui trouve son achèvement de manière abrupte.
Gatsby le Magnifique nous donne l'impression de n'avoir pas grand-chose dans le ventre. Hommage à Fitzgerald raté ? Peut-être pas, si tant est que la déception finisse par donner envie de revenir aux sources de
Gatsby.
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