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Critique de frmwa


Le récit d'un crime sordide, structuré un peu comme le bruit et la fureur de Faulkner – plusieurs personnages reprenant chacun le fil des mêmes évènements. On a souligné l'extrême crudité du langage et elle ne se dément pas tout au long du livre que l'on termine épuisé par tant de sperme, de sang, de merde, de brutalité et de haine. Pourtant, la dextérité stylistique dont fait preuve Fernanda Melchor n'est pas au service d'une attitude ni d'une pose, et on ne saurait lui reprocher d'être « contre-productive ». Les exactions les plus horribles commises par les narcos dont on a parfois des échos ne sauraient être une production hors sol et l'on a ici un aperçu du terrain qui les nourrit. Ce torrent de mots orduriers, on aimerait qu'il cesse un instant, le temps de reprendre sa respiration, mais précisément, la réalité crue perdure et impossible de s'y arracher, les efforts que font les protagonistes pour en prendre congé ne faisant que les y enfoncer plus profondément. Cela m'a fait penser à des séquences de 2666 de Roberto Bolaño, narrant dans une litanie interminable tous les cas de femmes assassinées dans la région de Ciudad Juarez. Roberto Bolaño a habité longtemps au Mexique et ses visions du pays coïncident parfaitement à ce qu'il nous est donné d'entrevoir ici, loin des paradis supposés de Cancun où Brando espère refaire sa vie.
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