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sur 49 notes
Un cadavre est donc découvert dans le canal d'irrigation tout près d'un petit village, La Matosa. On sait très vite qu'il s'agit de la Sorcière et on va remonter dans le temps pour faire la connaissance de tous les protagonistes, et comprendre qui a tué.

On a ainsi toute une gamme de personnages, tous plus déglingués les uns que les autres : Yesenia, qui se sent rejetée par sa grand-mère, entichée de son petit-fils Luismi (diminutif du ra-t-on plus tard). Luismi est un homosexuel, qui se prostitue pour récupérer marijuana, cocaïne et autres substances qui le font planer. La gamine veut seulement prouver à sa grand-mère que c'est un dégénéré. Elle le suit pour le prendre sur le fait et un jour elle voit une voiture, son cousin et des copains à lui qui semblent transporter un corps alors elle les dénonce.

Autour de Luismi gravitent Munra, son beau-père, devenu boiteux à la suite d'un accident et qui conduit la voiture, Chabella, sa mère, prostituée, enceinte à quatorze ans, Norma, sa compagne qui est en fait âgée de treize ans, victime de viols, enceinte, Brando, « adulescent » qui se prostitue aussi pour se procurer de la drogue, plus ou moins attiré par Luismi, sans oublier les policiers et leurs méthodes violentes…

Et bien-sûr, on en apprend davantage sur la Sorcière, qui reçoit dans sa « maison », sale à souhait, la jeunesse dépravée du coin et continue les pratiques controversées de sa mère, fournissant des décoctions pour ramener le mari à la maison, ou pour faire disparaître un embryon …

L'histoire de Norma est touchante, adulte avant l'heure, qui joue le rôle de petite mère à la maison, car sa mère travaille, cherche l'homme de sa vie dans des rencontres d'un soir, et enchaîne les grossesses et les beuveries… sa grossesse se terminera de manière horrible avec un avortement dont les conséquences constituent toute la trame de l'histoire.

Ce roman décrit la misère, la solitude, la souffrance, la violence, l'alcool, la drogue, les moyens de survie qu'utilisent les protagonistes, dans les bas-fonds, pour paraphraser Gorki, de la société mexicaine. Fernanda Melchor utilise un langage cru, c'est le moins qu'on puisse dire, car les termes employés heurtent les oreilles (ici les yeux du lecteur !) chastes, les pratiques sexuelles sont décrites de manière quasi pornographique, elle parle des homosexuels dans des termes qui font froid dans le dos.

Le style d'écriture est particulier, les phrases sont interminables et les mots parfois tellement grossiers que je suis sortie de cette lecture complètement épuisée, mais contente d'en être venue à bout. La couverture est magnifique ; j'ai choisi ce roman autant pour elle que pour le résumé (qui révèle trop de choses à mon goût)…

Merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir en avant-première ce roman, le premier roman mexicain que je lis…

#LaSaisonDesOuragans #NetGalleyFrance
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Plus qu'un ouragan, un torrent. Un torrent déchaîné de violence et de sexe, porté par un langage vulgaire que ma grand-mère aurait pudiquement qualifié de « fleuri ». Je ne suis jamais entrée dans cette danse macabre. Je ne me suis pas attachée aux personnages. À quoi est-ce dû ? Peut-être à ces phrases interminables qui font perdre le fil, à défaut de faire perdre le souffle. Ou à cette fausse intrigue policière (un banal crime crapuleux) dont on ne sait pas si elle constitue l'épicentre du roman ou le prétexte à dérouler la galerie de personnages. Comme tout le monde baise avec tout le monde dans ce bouquin, que tout le monde bastonne tout le monde, que la seule loi en vigueur est celle de l'immoralité et de la dépravation, j'ai peiné à comprendre qui comptait pour qui, à déceler l'étincelle d'humanité qui pointait sous la fange et donnait au récit sa crédibilité. Un peu comme si Caravage avait oublié d'ajouter une lueur dans le plus sombre et le plus brut(e) de ses tableaux. Un peu comme si Victor Hugo étripait Cosette sans raison à la fin des Misérables. À quelques rares moments, j'ai ressenti le magnétisme de ce livre et le potentiel de cette plume (un plume de femme !) ; notamment quand l'auteure cesse de digresser pour se concentrer sur ses protagonistes : Norma (ex – p 123) et son ainée Chabela (ex - p180) ou encore Brando dans la dernière partie du livre. Peut-être attendais-je trop de ce roman et de sa couverture qui laissaient entrevoir un périlleux voyage entre la vie et la mort. Vivre avec la mort ? Je crois que j'en apprendrai plus sur le sujet en revoyant « Coco » de Walt Disney. Trêve de plaisanterie, j'ai l'impression d'avoir subi une éruption gratuite de brutalité verbale dont le seul intérêt est stylistique – je ne le nie pas. Mais il m'a manqué du sens, du fond, un point de vue. La dénonciation de la violence dans le Mexique contemporain n'est pas un sujet suffisant. Peut-être faudra-t-il que je le relise ? Ou pas.
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Selon la quatrième de couverture de la saison des ouragans : "Fernanda Melchor dresse un formidable portrait du Mexique et de ses démons." Il faut toujours se méfier de ce genre d'assertion définitive, d'ailleurs reprise dans certaines critiques du livre. Portrait du Mexique des bas-fonds du Mexique contemporain, oui, mais à ne pas prendre au pied de la lettre pour l'ensemble du pays, à moins de vouloir absolument lui coller une image réductrice de cloaque où s'ébat la lie de l'humanité. Il faut plutôt voir dans La saison des ouragans une vision exacerbée des maux sociaux du Mexique, à commencer par son machisme viscéral et en corrélation sa misogynie et son homophobie violentes. La prose de la romancière mexicaine ne manque pas d'allure et son livre est assez intelligemment agencé, quoique parfois de façon piégeuse, en partant de la découverte d'un cadavre, celui d'une "sorcière", et en remontant le temps dans les chapitres suivants, prétexte à dresser le profil d'individus on ne peut plus dépravés, aux prises avec l'alcool, la drogue et obsédé par le sexe. Fernanda Melchor se glisse dans l'esprit et le corps de chacun de ses personnages et ce qui en ressort est sacrément glauque, voire insoutenable. Là réside la principale objection à La saison des ouragans : sa crudité, de plus en plus grande au fil des pages, finit par se faire complaisante de manière à nous mettre le nez dans la boue (un autre mot, moins civilisé, pourrait être employé). Malheureusement, l'excès est toujours contre-productif et le roman abonde vraiment trop en grossièretés et obscénités en tous genres. le côté répétitif et systématique de la chose est terriblement lassant. Il y a là quelques analogies avec le très surfait et détestable My absolute Darling (avis personnel, bien sûr) même tout n'est pas à jeter loin de là dans cette première traduction en français d'une auteure mexicaine dont on serait curieux de savoir si elle est capable d'écrire quelque chose de moins sordide et sinistre.
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C'est un roman dont la lecture est difficile à plusieurs niveaux. le style d'abord, pas de paragraphes, des phrases immenses qui empêchent de reprendre son souffle, de respirer et créent une atmosphère étouffante en harmonie parfaite avec le contenu. Les propos sont violents, obscènes, grossiers et répétés à l'envi. Haine des femmes, haine des autres, ce texte dégouline d'humeurs fétides et nauséabondes, le tout saupoudré de coke, de marijuana et arrosé de gnôle à vous flanquer par terre.
Une fois le rythme pris, on peut plonger dans l'histoire. La Sorcière, cet être à peine humain, est retrouvée morte, poignardée dans la rivière qui borde une plantation de canne à sucre, dans un hameau encore à l'écart du dernier village isolé de cette partie lointaine du Mexique. Chaque chapitre revient sur ce qui a pu conduire à ce meurtre en suivant un des personnages vivant à proximité. Chacun dans son style, mais avec les constantes de violence, de drogue et de sexe subi. Toutes les femmes sont des salopes, les hommes, au mieux des "sales pédés". C'est une lecture marquante, mais que j'ai trouvé trop complaisante avec la noirceur et cette volonté d'anéantir les personnages, de les réduire à moins que des chiens. Pourquoi aller si loin dans l'immonde finalement ? Quel est l'intérêt de ces répétitions et de cette lourde insistance une fois le décor planté ? Sans doute rien d'autre que le choc, l'entrée par effraction dans la conscience du lecteur, lui aussi laissé pour compte une fois qu'il est suffisamment imprégné de l'atmosphère étouffante qui annonce l'arrivée des ouragans.
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Il faut, pour entreprendre cette lecture, reprendre son souffle et le tenir d'un bout à l'autre, se noyer dans les phrases longues et exigeantes, s'immerger dans le style brut, les mots crus, l'impératif d'une vérité brutale, sans concession, sombre et écoeurante, glissée à chaque page.

Ce roman est dur et indispensable et est indéniablement à lire parce que :

- L'auteure manie la phrase et le verbe avec un immense talent dans une logorrhée qui frôle l'urgence – urgence de tout dire, sans oublier, ni l'essentiel, ni le détail, peu importe le mot, même s'il est pornographique, même s'il heurte, il est réel.

- le Mexique se livre, cash, distillant tout ce sur quoi la société s'appuie écrasée par les rites et les croyances, fondamentales et immuables, jusqu'aux peurs les plus secrètes.

- le Mexique dénonce ses abus, de l'exploitation des femmes à la prostitution tout sexe confondu, les violences et la corruption, la drogue, le viol, l'inceste, l'homosexualité. Il décrit ses travers marqués de souffrances et égratigne le silence.

- le récit est d'une telle richesse qu'il absorbe sans répit jusqu'à la dernière ligne et percute longtemps encore après que le livre soit refermé

Ce roman est une fresque sociale incontournable que l'on ne peut ignorer.

Une lecture brillante
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Un ami – grand amateur de jeux vidéo plutôt violents – m'expliquait qu'après la naissance de son fils, il lui avait été impossible de se remettre à tirer à bout portant sur des ennemis - aussi virtuels soient-ils - et de tuer des anonymes, bien que tout de pixels vêtus.
Cela m'avait amusée bien sûr, mais je n'avais pas vraiment saisi la portée de ses paroles.


Il y a quelques jours pourtant, en entamant La saison des ouragans de Fernanda Melchor, elles me sont revenues de plein fouet, battant mon visage de la force de leur vérité : j'avais sous les yeux quelques 300 pages de fureur et de tempêtes et ce concentré de violence était devenu insupportable à la jeune mère que j'étais désormais.


Cela faisait en fait des mois que ce roman figurait sur le dessus de ma délicieusement haute pile de livres à lire. Il avait été évoqué dans un blog littéraire que je consulte régulièrement et la magnifique photo qui en ornait la couverture m'avait immédiatement attirée.


Bien que très heureuse de commencer enfin la lecture de ce qui était pour le New York Times le « roman mexicain de l'année », j'avais, dès les premières pages, été stoppée dans mon élan : toute cette violence en quelques lignes seulement !, ces phrases débordant de sexe glauque et anxiogène, ce déchainement d'agressivité qui me semblait gratuit …
Il m'avait fallu reprendre mon souffle. Me détacher de ces sombres pages, digérer ces mots atroces et ces phrases interminables.


Alors seulement, j'avais repris ma lecture, certaine qu'autre chose se cachait sous cet amoncellement de crasse, sous cette débauche de haine et de sévices.


Et grand bien m'en a pris car j'ai cette fois, été emportée,
Dans le courant de ces phrases démesurées,
Dans le flot de cette parole suintante de tristesse, de hargne et de colère,
Dans les vagues de cette folie meurtrière.


J'avais entre les mains un roman d'une brutalité sans nom et d'une force inqualifiable.
Pur et sans concession.
Un roman qui dressait un incroyable portrait du Mexique contemporain, désabusé, empli de démons et ravagé par la drogue.


Un roman qui prenait aux tripes et foutait la gerbe,
enivrant et malsain.


Un roman sans soleil,
moite et sauvage.
Désespérément fascinant.
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Au village de la Matosa, personne n'est vraiment surpris quand est retrouvé le corps de la Sorcière, personnage controversé depuis sa naissance, enfant du diable en personne. Autour d'elle gravitaient une foule de personnages violents, homosexuels accros aux drogues, qu'elle entretient en échange de faveurs sexuelles, prostituées désespérées à la recherche d'une solution facile pour garder leur homme ou se débarrasser d'un accident. Alors, Luismi, Munra, Norma, Brando – lequel est vraiment responsable de ce meurtre ?

Avec un style rude, râpeux et cru, Fernanda Melchor entrelace les histoires de ces quelques personnages-clés du village de la Matosa, des histoires de violence, d'alcool, de drogue, de sexe, de viols – des histoires somme toute communes dans cette partie du monde. Les phrases interminables donnent un sentiment d'asphyxie, de confusion, de vacuité, similaire à ce que semblent ressentir les personnages dans ce village écrasé par la chaleur, gangrené par la drogue et l'alcool, étouffé par la misère. Quel portrait du Mexique contemporain ! Lecteur, si tu lis ce livre, prépare-toi à avoir le coeur retourné, la bile au bord des lèvres, tant certaines scènes sont graphiques, tant certains passages sont pornographiques, tant la merde ambiante imprègne chaque description de l'espace ou des personnages.

Sans nul doute, cette jeune auteure mexicaine a une voix atypique, un style mordant, une appréhension de la vie à part – désabusée ? C'est effectivement une auteure à découvrir, malgré le sentiment de soulagement qu'on ressent quand on referme ce livre, quand on laisse toutes ces horreurs derrière nous, quand on se détache de la fascination morbide qu'il a créé sur nous.
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Ce qu'il est essentiel de savoir avant de commencer cette lecture, c'est qu'elle est extrêmement difficile.

La première raison est que la plume et la construction du roman sont très particulières: chaque chapitre suit un personnage différent et nous sommes projetés au coeur de sa vie, de ses émotions et de ses pensées. Il n'y a aucun dialogue, pas de paragraphes. Chaque chapitre est rédigé d'une traite, dans le langage du personnage qu'on suit à ce moment. Pour moi, ça ressemblait à un torrent de paroles et de sentiments jetés à la face du lecteur. le style est très cru, l'ensemble de livre baigne dans une violence verbale, physique et psychologique intense, qui rend des pauses dans la lecture nécessaires.

Ce qui m'amène à la seconde raison pour laquelle ce fut une lecture difficile: pratiquement tous les trigger warnings auxquels vous pouvez penser sont présents dans ce roman. Il est question ici de tout un éventail de violences envers les femmes, mais aussi de la misère et de l'ignorance qui frappe cette frange de la population mexicaine. Liste non exhaustive: sang, viols, violences conjugales et intrafamiliales, violences envers les femmes, violences envers les enfants, pédophilie, homophobie, transphobie, meurtres, mutilations, addictions (drogue, alcoolisme, sexe…), avortements, prostitution, suicide, insultes, tortures… J'en oublie peut-être, c'est dire à quelque point je ne recommande pas cette lecture aux âmes sensibles.

Je ne peux évidemment pas dire que c'était une bonne lecture vu le contenu, mais pour une première incursion dans la littérature mexicaine, en particulier la littérature mexicaine féminine contemporaine, ça a été un gros choc. Mais c'était le but. L'autrice dénonce la condition des femmes et des pauvres dans son pays, la corruption de la police et les innombrables violences dont sont victimes les plus vulnérables.

Une lecture psychologiquement à la limite du supportable (du mauvais côté de la limite, même), mais que je ne regrette pas d'avoir faite, surtout sachant que le roman est tiré d'un fait divers réel. Pensez à bien lire les trigger warnings que j'ai listés avant d'ouvrir ce livre, ce n'est vraiment pas une lecture qui laisse indemne.
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Le récit d'un crime sordide, structuré un peu comme le bruit et la fureur de Faulkner – plusieurs personnages reprenant chacun le fil des mêmes évènements. On a souligné l'extrême crudité du langage et elle ne se dément pas tout au long du livre que l'on termine épuisé par tant de sperme, de sang, de merde, de brutalité et de haine. Pourtant, la dextérité stylistique dont fait preuve Fernanda Melchor n'est pas au service d'une attitude ni d'une pose, et on ne saurait lui reprocher d'être « contre-productive ». Les exactions les plus horribles commises par les narcos dont on a parfois des échos ne sauraient être une production hors sol et l'on a ici un aperçu du terrain qui les nourrit. Ce torrent de mots orduriers, on aimerait qu'il cesse un instant, le temps de reprendre sa respiration, mais précisément, la réalité crue perdure et impossible de s'y arracher, les efforts que font les protagonistes pour en prendre congé ne faisant que les y enfoncer plus profondément. Cela m'a fait penser à des séquences de 2666 de Roberto Bolaño, narrant dans une litanie interminable tous les cas de femmes assassinées dans la région de Ciudad Juarez. Roberto Bolaño a habité longtemps au Mexique et ses visions du pays coïncident parfaitement à ce qu'il nous est donné d'entrevoir ici, loin des paradis supposés de Cancun où Brando espère refaire sa vie.
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On a retrouvé le corps de la sorcière dans un marais. Il s'agit d'un meurtre, c'est sûr. Qui pouvait en vouloir à ce personnage étrange que les femmes venaient voir pour faire disparaître une grossesse problématique, faire revenir l'être aimé ou soigner une mauvaise toux? Qui en avait après cette sorcière qu'on soupçonnait de frayer avec le diable? A rebours, le narrateur nous conduit sur la piste de plusieurs personnages…

La Saison des ouragans est un roman très violent, ancré sur la misère d'un bourg, au Mexique, abritant quelques âmes. Les habitants n'ont rien à part l'alcool, la drogue pour oublier un quotidien fait de violence et de famine. C'est un roman effrayant de ce point de vue là, un choc social.

Le style de l'autrice est aussi difficile à appréhender au départ. En effet, elle ponctue très peu, les dialogues ne sont pas annoncés. Une fois que l'on a pris le coup, ça va tout seul mais il faut un temps d'adaptation.

Le lecteur va donc remonter la piste de trois suspects. Il y a Norma, cette fille de treize ans, enceinte, qui cherche à avorter. Puis il y a Luismi, son petit ami, complètement drogué. Munra, un routier. Et enfin Brando qui cherche à se faire de l'argent pour partir de son taudis et qui a appris que la sorcière cachait un trésor. A chaque personnage, j'ai eu l'impression de m'enfoncer un peu plus dans la misère. Certains passages sont très crus. On y parle beaucoup de sexe tarifé, certaines femmes ne subsistant que de la prostitution. Si l'on est perdu au départ entre les différents personnages, tout se met en place à la fin à la manière d'un puzzle, ce qui permet de reconstituer l'enquête.

L'autrice met tout son coeur ici pour exposer la situation des femmes, toujours reléguées au rang des vaincues, victimes des coups, des abus, du mépris. Elle dénonce la société profondément machiste qui ne laisse aucune place aux autres, qu'on soit femme, homo, trans. C'est parfois affligeant et désespérant mais si vrai.

« La Saison des ouragans » est un roman torturé, violent, souvent difficile. J'ai pourtant été séduite par la plume de l'autrice, son talent à tisser une histoire vraie et révoltante.
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