D'une façon plus générale, le convalescent fait toutes sortes de découvertes. Dans une formule splendide, Canguilhem a écrit que la santé c'était "l'innocence organique" : on ne sent pas son corps, il répond docilement aux injonctions de la volonté. Dans la convalescence, il occupe toute la place, il intrigue, il capte l'attention désœuvrée. Voilà pourquoi elle est dangereuse.
Pas de résilience sans un passé, proche ou lointain, où l'on trouve des ressources affectives insoupçonnées.
Les familles se réjouissent de la fin des passions destructrices. Sans elles, pourtant, le monde est comme décoloré, ce qu'annonce déjà dans le sanatorium l'obsession du blanc.